C’est un message d’alerte sur la crise écologique : une chanson inédite de tout juste quatre minutes que Björk a composée voici une vingtaine d’années. L’Islandaise l’a ressortie de ses archives afin de l’enregistrer avec l’Espagnole Rosalía, sans doute la voix la plus écoutée dans le monde hispanique et même au-delà. Baptisé Oral, ce «petit bonbon sucré», comme elle dit, a néanmoins un arrière-goût acide puisque la chanteuse entend dénoncer à travers sa diffusion l’élevage industriel du saumon, qui menace le fragile équilibre de l’Islande. Tous les fonds récoltés par le titre, qui sort ce jeudi 9 novembre, seront ainsi reversés à l’association environnementale Aegis – l’égide en anglais, la mer en islandais – que Björk a créée avec d’autres activistes islandais pour arrêter la pisciculture intensive qui ronge les fjords. La goutte d’eau qui a fait déborder sa colère est le projet d’implantation à Seyðisfjörður, sur la côte est de l’île, d’enclos marins contenant quatre millions de saumons d’élevage (à titre de comparaison, la population totale de saumon sauvage d’Islande est d’environ 60 000 individus).
Prises de position contre l’implantation d’usines d’aluminium en Islande, annulation d’un concert pour protester contre la construction de barrages hydroélectriques, interpellation via la presse de la Premier ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, sur l’urgence de la question climatique… Ce n’est pas la première fois que «l’étoile du grand Nord» s’engage dans