Les scandales dans l’alimentation franchissent une nouvelle étape. L’association Foodwatch France annonce ce jeudi le dépôt de deux plaintes à Paris après des contaminations à des bactéries liées à la consommation de chocolats Kinder du groupe Ferrero (salmonellose), et de pizzas surgelées Buitoni propriété de Nestlé (Escherichia coli).
Ces deux plaintes visent sept infractions, notamment pour «mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé, mise en danger de la vie d’autrui et tromperie aggravée». Foodwatch France entend dénoncer «l’irresponsabilité de ces deux géants de l’agroalimentaire» et «casser le climat d’impunité face à ces multinationales». «Nestlé et Ferrero doivent rendre des comptes», a estimé l’association dans un communiqué.
La première plainte de l’ONG vise le groupe Nestlé et sa gamme de pizzas Fraîch’Up, contaminées à la bactérie Escherichia coli. A la suite de ce scandale sanitaire, qui a causé la mort de deux enfants, une information judiciaire a été ouverte le 12 mai en France contre Buitoni, notamment pour homicide involontaire à l’égard d’une personne, blessures involontaires concernant 14 personnes, mise sur le marché d’un produit dangereux pour la santé et mise en danger d’autrui la semaine dernière.
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Concernant Kinder, la justice belge s’est saisie de l’affaire en ouvrant une enquête le 11 avril, afin d’établir d’éventuelles responsabilités au sein de l’usine de chocolats Ferrero située à Arlon, à l’origine de cas de salmonellose. Début avril, à l’approche des fêtes de Pâques, le géant italien de la confiserie avait procédé au rappel de tous les produits fabriqués dans son usine de Wallonie, après le signalement de dizaines de cas à travers plusieurs pays d’Europe.
La plainte de Foodwatch concernant la consommation de chocolats Kinder a notamment été déposée avec deux familles de deux fillettes, nées en 2013 et 2016, tombées malades après avoir mangé des œufs. L’une d’elles, Louna, 6 ans, a été «hospitalisée en urgence pédiatrique pour intoxication à la salmonelle» ayant entraîné une myocardite, relate l’ONG.
«Deux affaires similaires»
Pour l’avocat de Foodwatch, Me François Lafforgue, «ce sont deux affaires similaires, qui ressemblent à [la contamination en 2017 aux salmonelles de lait infantile du groupe] Lactalis». «Les leçons n’ont pas été tirées», regrette-t-il, disant attendre que «ces agissements soient condamnés avec des peines exemplaires».
Selon un dernier bilan de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) au 18 mai, 324 cas - 266 confirmés et 58 probables - de salmonellose ont été recensés dans treize pays européens. Les enfants de moins de 10 ans sont les principales victimes de cette infection mais aucun décès n’a été recensé à ce stade, selon l’Efsa.