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Crise agricole : les éleveurs et Lactalis trouvent un accord sur le prix du lait

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Après de longues discussions, le leader français de l’agroalimentaire et ses fournisseurs ont topé sur un tarif de 425 euros la tonne de lait. La Confédération paysanne, elle, estime le prix de revient à 500 euros.
Une chèvre et un tracteur de la Confédération paysanne devant le siège de Lactalis, à Laval le 21 février 2024. (Damien Meyer/AFP)
publié le 1er mars 2024 à 14h23

Ils ont réussi à obtenir 1,17 % de plus. Les éleveurs français sont parvenus à un accord sur le prix du lait pour le premier trimestre 2024 avec le numéro un mondial du secteur, Lactalis, ce vendredi 1er mars. «Le prix pour les mois de janvier, février et mars est ainsi fixé à 425 euros» les 1 000 litres pour le lait de base, soit 5 euros de plus que la dernière proposition de l’industriel, écrivent dans un communiqué commun Lactalis et l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell), qui représente 60 % de ses fournisseurs de lait conventionnel.

«Les parties saluent chacune cet accord partagé. Après plusieurs semaines de tensions et d’incertitudes, il doit permettre d’apporter de la sérénité pour construire l’avenir», se réjouissent le leader français de l’agroalimentaire et l’Unell, qui sont en médiation depuis le 29 janvier.

Néanmoins, un «travail de fond» continue «sur les ajustements de la formule contractuelle» à partir de laquelle le prix du lait est élaboré. Cette formule prend en compte les coûts de production des éleveurs mais aussi les tarifs auxquels Lactalis parvient à vendre les produits issus de leur lait sur le marché national et à l’export. Selon la Confédération Paysanne, le prix de revient pour le lait s’établit aujourd’hui à 500 euros la tonne de lait. Encore loin du tarif négocié donc.

Dans un communiqué, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) «se réjouit de l’accord trouvé par l’Unell et considère que la responsabilité l’a donc emporté du côté de l’entreprise». «Les mobilisations sur le terrain ont permis de trouver cet accord», ajoute l’association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA.

«Prédateur»

Le conflit entre Lactalis - par ailleurs visé par une enquête pour fraude fiscale aggravée - et les producteurs de lait a nourri ces dernières semaines la colère des agriculteurs. L’entreprise a été visée par plusieurs manifestations.

Mardi encore, des membres de la Confédération paysanne ont investi son stand au Salon de l’agriculture, pour dénoncer des prix du lait trop bas. Plusieurs centaines de manifestants de la Confédération Paysanne avaient même envahi le hall du siège social de Lactalis à Laval (Mayenne), sous le slogan «Lactalis est un prédateur du travail des paysans et des produits agricoles».

Mise à jour : à 18 h 03, avec l’ajout de la réaction de la Fédération nationale des producteurs de lait.