Les deux ont le pied blanc, le chapeau vert, mesurent à peu près la même taille. Mais gare au cueilleur : manger une amanite phalloïde confondue avec une coulemelle peut vous envoyer tout droit à l’hôpital, voire entraîner une hépatite mortelle. Les autorités sanitaires ont à nouveau appelé jeudi 25 septembre à se montrer prudent lors de la cueillette et à ne pas se fier aux applications de reconnaissance des champignons sur smartphone en raison d’un «risque élevé d’erreurs d’identification».
Depuis le premier juillet, les centres antipoison français ont recensé environ 500 intoxications liées à la cueillette et à la consommation de champignons, relate dans un communiqué l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Et alors qu’une «augmentation nette des cas est observée» depuis le début de ce mois de septembre, «un pic est attendu en octobre», avertit-elle.
«Des erreurs grossières»
Si consommer des champignons en mauvais état, mal conservés, pas assez cuits ou en trop grande quantité peut causer une intoxication, confondre l’une des 450 espèces comestibles que l’on trouve en France avec l’une des non moins nombreuses variétés toxiques peut avoir des conséquences dramatiques.
Ainsi, la consommation de clitocybes de l’olivier – un champignon très toxique qui pousse en touffes sur les bois morts –, confondus avec des girolles ou des chanterelles, peut entraîner des troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées…) parfois sévères et une déshydratation. Cette confusion a été la cause la plus fréquente d’intoxication en 2024, souligne l’agence.
D’où l’importance de ne ramasser que les champignons que l’on connaît parfaitement. Au moindre doute, ne pas y toucher ; et, surtout, ne pas se fier aux applications d’identification qui pullulent sur IOS et Android, dont la fiabilité est désavouée par l’Anses et les cueilleurs chevronnés. «Souvent, ça ne donne que des groupes. Et il y a parfois des erreurs grossières, c’est vraiment à éviter», expliquait le botaniste francilien et expert en champignons Christophe de Hody à Libération en octobre 2024.
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L’agence gouvernementale rappelle les autres précautions indispensables, parmi lesquelles respecter un temps de cuisson d’au moins vingt minutes mais aussi «ne jamais donner de champignons cueillis aux jeunes enfants». Il est possible de faire contrôler sa récolte par une association de mycologie ou encore un pharmacien, plutôt dans les zones avec une tradition de cueillette.
En 2024, 1 363 personnes présentant des symptômes d’intoxication ont contacté un centre antipoison après avoir consommé des champignons en France hexagonale. Parmi elles, trois sont mortes et trois autres souffrent depuis d’insuffisance rénale chronique.