Si Disiz était né à Sydney ou Melbourne, il aurait une raison supplémentaire de s’énerver contre une caissière de McDo. La branche australienne de McDonald’s a annoncé mardi 2 juillet qu’elle cessait désormais de vendre sa formule petit-déjeuner, le McMorning, une heure et demie plus tôt que d’habitude, a repéré le média américain ABC News. Les clients de la chaîne de fast-food ne peuvent plus - temporairement - commander un sandwich à l’œuf au-delà de 10h30, contre midi habituellement.

La raison : les supermarchés du pays ont imposé des restrictions sur le nombre de cartons d’œufs pouvant être achetés en une seule transaction, à cause de l’épidémie de grippe aviaire qui touche plusieurs Etats du pays, comme la Nouvelle-Galles du Sud ou l’état de Victoria. La grippe aviaire a entraîné l’abattage d’environ 1,5 million d’oiseaux dans les élevages australiens.

Côté McDonald’s, on se montre évidemment rassurant : «Nous gérons avec soin l’approvisionnement en œufs en raison des difficultés actuelles du secteur», a déclaré un porte-parole de McDonald’s de la firme dans un communiqué. «Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec notre réseau d’agriculteurs, de producteurs et de fournisseurs australiens».

Depuis le mois dernier, deux chaînes australiennes de supermarchés, Coles et Woolworths, ont, quant à elles, imposé des limites d’achat de deux cartons d’œufs par personne dans le sud-est de l’Australie. «Nous nous attendons à un retard de stock de courte durée de la part de l’un de nos fournisseurs d’œufs en Nouvelle-Galles du Sud, en territoire de la capitale australienne et à Victoria en raison de la fermeture temporaire de l’un de leurs ateliers d’emballage», a déclaré un porte-parole de Woolworths. «L’approvisionnement devrait se rétablir vers la fin de la semaine, à mesure que les opérations s’intensifient sur les autres sites», ont-ils rassuré.

En dépit de l’optimisme des industriels, la situation reste préoccupante avec un peu moins de 10 % des poules pondeuses australiennes touchées par l’épidémie de grippe aviaire, selon Fred Harrison, directeur général de la chaîne de supermarchés Ritchies IGA. En conséquence, celui-ci prévoit que les consommateurs pourraient devoir payer plus cher les œufs dans les semaines à venir. «Certaines augmentations de prix ont commencé à être répercutées. Nous constatons que certains de nos fournisseurs commencent à augmenter leurs prix de quatre à cinq pour cent», détaille-t-il dans le média américain, avant d’affirmer que «si la grippe aviaire s’intensifie, le problème pourrait s’aggraver».

Cela étant dit, le gérant de Ritchies IGA exhorte surtout les consommateurs à ne pas paniquer en achetant des produits : «Comme ce fut le cas pour les rouleaux de papier hygiénique lors de la crise du Covid, si la panique s’installe, les choses se gâtent.»

Aucune des souches dans les 11 élevages affectés par le virus grive aviaire n’est la souche H5N1, qui s’est propagé dans les populations d’oiseaux et de mammifères du monde entier, infectant des milliards d’animaux et un petit nombre d’êtres humains. En avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) faisait même part de son «énorme inquiétude» face à sa propagation croissante, même si pour l’heure, il n’y a aucune preuve d’une transmission d’humain à humain du H5N1.

Mais les amateurs français de McDo peuvent se rassurer. Le niveau de risque pour la grippe aviaire dans le pays, qualifié de «modéré» depuis mi-mars, a été abaissé à «négligeable» en avril après une saison où le virus a moins circulé et où les canards d’élevage ont été vaccinés.