Plusieurs véhicules bordent un étroit chemin de terre à moins de 2 kilomètres de Cronat, village d’environ 500 habitants en Saône-et-Loire. «On attend une centaine de personnes ce week-end, c’est complet», lance Guillaume, en soufflant un voluptueux nuage de fumée devant l’entrée d’Eotopia. S’il veut rejoindre ses compagnons, ce prof de yoga trentenaire doit se défaire de sa clope : il est interdit de fumer, de boire de l’alcool ou de consommer une quelconque drogue sur le terrain appartenant à cette communauté écolo et végane.
Quelques mètres plus loin, une grande maison rustique, cœur de la communauté, trône au milieu d’un espace arboré. A côté, un ancien petit corps de ferme en cours de rénovation et une douzaine de tentes sont placées çà et là dans la végétation jaunie par la sécheresse de ce mois d’août. L’espace, créé avec des objets de récup, a été aménagé pour accueillir les participants du festival Eofest organisé chaque année par les huit résidents permanents d’Eotopia. «Cette année, le thème c’est l’enthousiasme, car l’écologie doit être enthousiaste. On a compris qu’on devait cultiver le plaisir de changer, d’avoir des toilettes sèches, de faire du jardin, de consommer moins… sinon on fait un burn-out et on retourne à Netflix et au Nutella», explique Benjamin dit «Ben», résident permanent de la communauté et auteur de romans jeunesse.
Economie du don
Ce grand brun filiforme de 38 ans, en sarouel violet et coiffé en chignon, est présent depuis les débuts d’Eotopia, en