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Surconsommation

Face au gaspillage alimentaire, une France ambitieuse mais qui peut mieux faire

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Le pays s’est doté d’un arsenal législatif solide pour lutter contre le gâchis de nourriture mais, cinq ans après, faute d’indicateurs de suivi et de contrôles, les efforts reposent beaucoup sur la bonne volonté des uns et des autres.
Des sacs de nourriture invendue à Marseille, devant un supermarché. (Olivier Monge/MYOP.Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié aujourd'hui à 18h41

Le supermarché va bientôt fermer. C’est l’heure pour l’employé de sortir ses grands sacs-poubelle, comme il le fait plusieurs fois par semaine dans ce coin animé du centre-ville de Marseille. Dans le grand conteneur marron ce soir-là : une pile de pizzas sous emballage, des barquettes de poisson, des endives encore vaillantes conditionnées sous sachet… La date indiquée sur les boîtes est souvent celle du jour, demain il sera déjà trop tard pour les clients. Sur le trottoir d’en face, au pied du bac à compost, une quinzaine de baguettes de pain de la boulangerie, rideau presque baissé, ont été «déposées», dans de grands sacs en kraft.

Du pur gâchis quotidien : à Marseille comme ailleurs en France, selon les derniers chiffres d’Eurostat, 4 millions de tonnes de nourriture comestible sont ainsi jetées chaque année, par des particuliers ou des commerces, des denrées parfois sauvées in extremis par ceux qui ne peuvent pas se les payer quand elles sont encore dans les rayons.

Un gaspillage choquant, alors que 7 millions de personnes en France ont recours à l’aide alimenta