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Tambouille

Les produits végétaux ne pourront plus s’appeler steak ou lardons

Alimentationdossier
Fini les nuggets de légumes et autres escalopes végétariennes. Le gouvernement interdit désormais aux industriels d’utiliser des termes associés à la viande lorsqu’ils ne contiennent que des végétaux.
Un burger à base de produits végétaux (Fabrice Coffrini/AFP)
publié le 27 février 2024 à 14h55

Changement de vocabulaire dans les rayons des supermarchés. Un décret publié ce mardi 27 février interdit de nommer des produits végétaux par des noms de produits carnés. Adieu donc steak de soja, saucisse vegan, lardons végétaux ou autre bacon végétarien. Le texte était une revendication de longue date des acteurs de la filière animale, qui estiment que ces termes peuvent créer la confusion chez les consommateurs. Le gouvernement avait publié un premier décret en juin 2022 mais ce dernier a été suspendu en référé par le Conseil d’Etat.

Le nouveau texte détaille les «termes dont l’utilisation est interdite pour la désignation de denrées alimentaires comportant des protéines végétales». On trouve dans cette liste : filet, faux filet, rumsteck, escalope, bifteck, escalope, jambon, flanchet ou paleron. Sont également interdits pour commercialiser ou promouvoir un produit contenant des protéines végétales les termes «faisant référence aux noms des espèces et groupes d’espèces animales, à la morphologie ou à l’anatomie animale». Si on a bien compris, le burger végétal est toujours permis.

Certains termes pourront être utilisés pour des denrées alimentaires «d’origine animale pouvant contenir des protéines végétales», sous condition de respecter une part maximale - en pourcentage - de végétal. Il s’agit de produits où les ingrédients végétaux «ne se substituent pas aux denrées d’origine animale mais sont ajoutés en complément de ces dernières dans le cadre de ces assemblages». On y trouve des appellations comme andouille, bacon, chorizo, cordon-bleu, jambonneau, lardons, pastrami, pâté ou encore terrines, rosette et saucisse (à cuire, à frire, à griller, lorraine, de Toulouse, d’Alsace, de Lyon…). La teneur maximale en protéines végétales va de 0,1 % pour l’œuf entier liquide à 6 % pour une paupiette ou 5 % pour un saucisson. Une merguez pourra contenir jusqu’à 2 % de protéines végétales.

Reste également autorisé l’utilisation de termes du règne animal pour les arômes. «Les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou dans un pays tiers» restent autorisés, précise le gouvernement dans le texte, qui entre en vigueur trois mois après sa publication. Le décret prévoit des amendes maximales de 1 500 euros pour une personne physique et de 7 500 euros pour une entreprise ainsi qu’une période de transition d’un an pour écouler les stocks existants.