Il est devenu le symbole des outrances de la pêche industrielle. L’Annelies Ilena, navire-usine de 145 mètres de long et 24 mètres de large sillonnant principalement l’Atlantique, capable de capturer 400 tonnes de poissons en une journée et d’en stocker jusqu’à 7 000 tonnes, s’apprête à accueillir à son bord les professionnels de la Compagnie des pêches de Saint-Malo. L’un des plus gros chalutiers au monde bat pavillon polonais, se trouve être la propriété d’une boîte néerlandaise, mais l’entreprise française a investi 15 millions d’euros pour y installer «une nouvelle unité de production de surimi» et lui permettre de remplacer le Joseph-Roty II, rentré au port après presque cinquante ans d’activité.
Ce jeudi 15 février, alors que les coordonnées GPS de l’Annelies Ilena le situaient au large des Cornouailles – le navire s’est lancé dans une campagne d’essai depuis une quinzaine de jours –, environ 200 manifestants se sont réunis devant la sous-préfecture de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour protester contre son arrivée imminente en royaume malouin. Même si les dimensions faramineuses de ce chalutier pélagique (dont les filets peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres carrés, parfois à proximité du fond) l’empêcheront de pénétrer dans le port breton. Les associations France nature environnement (FNE), Bloom, Pleine Mer et Mor Glaz, la CGT des marins du Grand Ouest, le député de Loire-Atlantique Matthias Tavel (LFI) et les