La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé ce vendredi 5 septembre un projet de centre d’accueil au zoo de Beauval (Loir-et-Cher), pour les douze dauphins actuellement bloqués au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) – qui a fermé ses portes le 5 janvier. Mais le projet pourrait prendre du temps à voir le jour : son financement n’est pas encore établi et il ne permettra pas d’accueillir Wikie (24 ans) et son fils Keijo (12 ans), les deux orques du parc.
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Le gouvernement avait refusé l’an dernier le départ des cétacés vers un parc au Japon et le transfert réclamé depuis par Marineland vers des parcs en Espagne est bloqué par les autorités locales. Aucun projet de sanctuaire en semi-liberté n’est opérationnel à moyen terme.
Lors d’une réunion de travail cette semaine, le gouvernement, des ONG, le zoo de Beauval et un expert des mammifères ont acté «l’urgence» de lancer un «projet pionnier» pour les dauphins, a expliqué le ministère dans un communiqué du ministère. Alors que les fermetures de delphinariums européens se multiplient et que près de 65 dauphins sont susceptibles d’avoir besoin d’un lieu d’accueil, le futur centre pourrait devenir «le premier jalon d’un réseau européen de centres d’accueil», tout en poursuivant les travaux en vue de la création de sanctuaires en Italie et en Grèce.
«Une approche pédagogique et respectueuse»
Le zoo de Beauval «proposera un nouveau modèle innovant de prise en charge des dauphins» et développera des programmes scientifiques pour mieux les comprendre. Il permettra aussi «au grand public de découvrir ces animaux emblématiques à travers une approche pédagogique et respectueuse», assure le ministère. Le montant et la provenance des financements nécessaires, alors que le zoo de Beauval ne dispose pour l’instant pas des structures d’accueil, n’ont pas été précisés.
Marineland insiste pourtant depuis des mois sur l’urgence de pouvoir transférer les cétacés. Les conclusions d’une nouvelle expertise ordonnée par la justice sur l’état de leurs bassins vieillissants sont attendues dans les prochaines semaines.
Cet été, des images tournées par une ONG avec un drone et montrant des soigneurs stimulant sexuellement Keijo avaient encore mis en lumière la difficulté pour les deux orques de poursuivre leur huis clos. «Keijo arrive à l’âge de l’adolescence, avec des pulsions sexuelles de plus en plus fortes. Afin d’éviter des rapports consanguins avec sa mère mais également afin d’éviter qu’ils se battent et se blessent, Marineland a décidé de stimuler sexuellement Keijo afin de faire baisser les tensions», avait expliqué la direction du parc.