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Les deux orques et les dauphins du Marineland ne déménagent plus en Espagne, ils restent à Antibes

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Les autorités espagnoles ont estimé que les installations dans leur pays ne répondaient pas aux exigences pour accueillir les cétacés. La ministre de la Transition écologique a demandé au parc aquatique français de continuer à les soigner en attendant une autre solution.
Une orque au parc Marineland, à Antibes, le 2 janvier. (Miguel Medina/AFP)
publié le 10 avril 2025 à 20h54

Les orques et dauphins du Marineland d’Antibes ne bougeront pas. Au moins pour l’instant. Les animaux du parc à thèmes ne peuvent finalement pas partir en Espagne à ce stade, faute d’avis favorable des autorités espagnoles. Ils doivent donc rester sur place pour l’instant, a-t-on appris ce jeudi 10 avril par le cabinet de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Alors que les contrats des soigneurs devaient normalement expirer à la mi-avril, la ministre demande par ailleurs «à Parques Reunidos, le propriétaire de Marineland, de veiller à ce que les soins apportés aux animaux soient maintenus dans l’attente d’une future solution».

Installé sur la Côte d’Azur depuis 1970, Marineland, le plus grand parc aquatique d’Europe, a fermé ses portes le 5 janvier. Une décision prise suite à l’interdiction des spectacles de cétacés et le maintien en captivité d’orques et de dauphins en France, mise en place dans le cadre de la loi de 2021 sur le bien-être animal. La direction du parc a ensuite déposé, en février, une demande pour transférer avant la mi-avril ses deux orques - Wikie, 24 ans, et son fils Keijo, 11 ans - et ses douze dauphins dans deux parcs en Espagne.

Dégradation des bassins

Une autorité scientifique espagnole était chargée d’évaluer les infrastructures d’accueil. Mais elle «refuse le transfert», «à la fois pour Loro Parque à Tenerife s’agissant des deux orques et pour l’aquarium de Madrid s’agissant des douze dauphins», explique-t-on dans l’entourage de la ministre. Cette autorité a conclu que «les installations ne répondent pas aux exigences minimales en termes de surface, de volume et de profondeur pour héberger des spécimens comme ceux-là dans des conditions optimales». «Donc à la suite de cet avis, on ne peut pas délivrer l’autorisation pour transférer les animaux en Espagne», conclut le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher.

La direction de Marineland insistait sur «l’extrême urgence» des transferts, dans la mesure où les contrats de ses salariés, et en particulier des soigneurs, expirent à la mi-avril, et où des travaux de maintenance seraient nécessaires en cas de maintien des bassins, dont l’état se dégrade chaque jour. Mais le gouvernement souligne que, faute d’autre solution immédiate, Marineland est contraint de conserver les animaux et d’en prendre soin : «Dans la mesure où ils sont propriétaires de ces animaux, ils sont bien évidemment responsables de leur bien-être.» Contacté par l’AFP, le parc a indiqué qu’il ne souhaitait pas réagir immédiatement et qu’il s’exprimerait «très prochainement».