Menu
Libération
Enquête

Lionceaux euthanasiés, babouins abattus : dans les zoos, le tabou des mises à mort d’animaux en bonne santé

Réservé aux abonnés

Des milliers d’animaux sont tués chaque année en Europe, parfois faute de place. En France, la pratique est tenue secrète. La jugeant aussi déchirante que nécessaire, ceux qui y ont recours ont accepté de la raconter à «Libé».

Le girafon Marius a été euthanasié en février 2014. Le zoo de Copenhague a ensuite fait son autopsie en public. (Kasper Palsnov/AFP)
Publié le 12/09/2025 à 6h35, mis à jour le 12/09/2025 à 9h23

Dans ce zoo français, on tue parfois des lionceaux. Ceux qui viennent de naître, aux oreilles toutes rondes et aux yeux obstinément clos. En théorie, le gérant du parc le sait : avant de les abattre, il devrait laisser la lionne les élever pendant deux ans, le temps qu’elle affûte son instinct maternel. Mais s’il attend, sa main finit par trembler. «Je ne suis pas capable d’euthanasier un animal que j’ai élevé», explique-t-il à Libération. Alors, de manière «extrêmement ponctuelle», environ une fois par an, il accepte que des injections létales soient effectuées. Seulement sur les plus petits, nés depuis quelques heures. De cette façon, c’est supportable.

En Europe, ce témoignage a tout du banal. Trois petits tigres, délaissés par leur mère, ont été tués début août à Leipzig. Fin juillet, douze babouins ont été abattus au zoo de Nuremberg, en Allemagne, faute de place. Deux ans plus tôt, un zoo écossais a euthanasié quatre