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Orques du Marineland : le parc espagnol assure pouvoir accueillir les deux cétacés, contredisant une expertise scientifique

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Le delphinarium Loro Parque assure ce vendredi 11 avril que ses installations sont conformes aux normes exigées. Jeudi, la ministre française de la Transition écologique avait indiqué, à l’inverse, que les orques resteraient à Antibes car leur transfert avait été refusé par les autorités espagnoles.
Une orque en plein spectacle au parc aquatique Loro Parque, à Tenerife. (Christian Goupi/robertharding. AFP)
publié le 11 avril 2025 à 21h56

Nouveau rebondissement dans le dossier Marineland. Le parc aquatique espagnol Loro Parque, situé à Tenerife, une île des Canaries, l’assure ce vendredi 11 avril : il remplit toutes les conditions pour accueillir les deux orques. Dans un communiqué, il certifie respecter «rigoureusement toutes les normes et recommandations pour le maintien des dauphins et des orques sous la protection des soins humains, conformément aux directives de l’Association européenne des mammifères aquatiques», après l’annonce du refus de l’Espagne de donner son feu vert au transfert des cétacés.

Jeudi 10 avril, le cabinet de la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher avait annoncé que les orques et dauphins du Marineland resteraient finalement à Antibes dans les Alpes-Maritimes, ne pouvant pas partir en Espagne, faute d’avis favorable des autorités espagnoles. Selon l’entourage de la ministre française, une autorité scientifique espagnole chargée d’évaluer les infrastructures d’accueil avait refusé le transfert des deux orques vers Loro Parque, et de douze dauphins censés être accueillis dans un aquarium de Madrid, estimant que «les installations ne répondaient pas aux exigences».

Mais le delphinarium Loro Parque contredit ces propos : «Les dimensions de nos installations dépassent largement les minimums fixés par les seules deux réglementations disponibles», assure-t-il, avant d’ajouter : «Il est prioritaire d’attirer l’attention sur la situation actuelle de Wikie et Keijo, qui se trouvent dans une piscine dans des conditions précaires et avec des problèmes structurels compromettant leur santé et leur bien-être.» De son côté, le parc Marineland, propriété du groupe espagnol Parques Reunidos, s’est de nouveau refusé à tout commentaire dans l’immédiat.

«Une vie digne d’être vécue»

Installé sur la Côte d’Azur depuis 1970, Marineland, le plus grand parc aquatique d’Europe, a fermé ses portes le 5 janvier. Une décision prise suite à l’interdiction des spectacles de cétacés et le maintien en captivité d’orques et de dauphins en France, mise en place dans le cadre de la loi de 2021 sur le bien-être animal. La direction du parc a ensuite déposé, en février, une demande pour transférer avant la mi-avril ses deux orques et ses douze dauphins dans deux parcs en Espagne.

One Voice et Sea Shepherd ont salué ce vendredi le refus de l’Espagne d’accueillir les deux orques et proposé leurs services pour prendre en charge ces animaux, en attendant une solution. Les deux ONG militent pour les placer dans un sanctuaire européen. «Sea Shepherd France reste plus que jamais mobilisé pour aider à assurer une vie digne d’être vécue aux 14 cétacés [orques et dauphins, ndlr] captifs du parc. Cela passe par la nécessaire réfection du bassin des orques et évidemment, le maintien en poste du personnel dédié à leurs soins», écrit l’association dans un communiqué.

En mars, l’association fondée par Paul Watson avait proposé de «financer le salaire des soigneurs et le soin des animaux après le 15 avril», date à laquelle le personnel du parc est censé quitter l’entreprise dans le cadre du plan social lancé après sa fermeture.