La production des biocarburants fabriqués à partir de blé, de colza ou de betteraves à sucre entre en concurrence avec celle de la nourriture, jusqu’à menacer la sécurité alimentaire de la planète. C’est pourquoi une deuxième génération d’alternatives aux énergies fossiles voit son usage se développer dans certains pays de l’Est, d’Amérique du Nord ou en Inde. En France, cette filière demeure marginale.
Ces biocarburants dits «avancés» sont produits à partir de résidus agricoles tels que la paille, les déchets forestiers ou issus des scieries. Mais sont-ils vraiment vertueux ? Les ONG vertes, qui ont lancé l’alerte contre ceux de première génération dans les années 2000, en doutent. «Souvent, ils restent, comme ceux de première génération mais à une échelle moindre, en compétition avec d’autres usages : aujourd’hui, les éleveurs ne jettent pas la paille, qui peut servir par exemple de litière pour les vaches», grince Maik Marahrens, responsable du dossier biocarburant au siège bruxellois de l’association Transport & Environnement. Des réserves partagées par Sylvain Angeran, coordinateur des campagnes chez Canopée-Forêts vivantes, à l’origine d’une étude sur le sujet publiée en 2021 : «Il faut éviter de s’engager dans une impasse en laissant croire que les biocarburants avancés sont une solution miraculeuse. Car ils augmentent notamment la pression sur