A-t-on le droit de pénétrer sur le tarmac d’un aéroport, de monter sur un avion, et de le peindre en vert pour dénoncer le greenwashing du gouvernement sur la question du transport aérien ? C’est, en quelque sorte, la question à laquelle le tribunal judiciaire de Bobigny a tenté de répondre ce jeudi 8 février.
Il y a près de trois ans, le 5 mars 2021, neuf activistes de Greenpeace, qui comparaissent aujourd’hui devant le tribunal, investissent une zone de stationnement de l’aéroport Charles-de-Gaulle et montent sur un Boeing 777 d’Air France pour y dérouler une banderole. A l’aide d’une perche et d’un rouleau, deux d’entre eux peignent partiellement en vert le fuselage de l’appareil. Leur objectif : alerter sur le rôle de l’aviation dans l’augmentation des émissions de gaz à effets de serre et dénoncer «l’illusion» que représente «l’avion vert». Ces faits leur doivent aujourd’hui d’être poursuivis pour dégradation, entrave à la navigation d’un aéronef, et, pour huit d’entre eux, refus de se soumettre à un prélèvement ADN. Air France et le groupe ADP se sont portés partie civile. La compagnie aérienne estime que ce happening lui a coûté 60 000 euros (les frais ont été pris en charge par une assurance).
«Droit à la liberté d’expression»
Avant l’audience, ce jeudi, Greenpeace avait organisé un rassemblement de soutien devant le