L’incendie qui s’est déclaré mardi 5 août dans l’Aude «pourrait avoir une cause criminelle», a déclaré ce mercredi 13 août le procureur de la République de Montpellier chargé de l’enquête. Dans un communiqué du parquet, il souligne que les «experts estiment qu’au regard des conditions de départ du feu, celui-ci pourrait avoir une cause criminelle résultant d’un acte volontaire». «Cette première expertise demande nécessairement à être confirmée par des investigations complémentaires nombreuses dont la durée peut s’avérer importante», est-il par ailleurs indiqué dans le document.
Reportage
Le feu s’était déclaré mardi 5 août vers 16 h 15 le long de la RD212 qui relie les communes de Lagrasse et Ribaute. Avec ses paysages calcinés à perte de vue, l’incendie, qui a parcouru environ 17 000 hectares de garrigue, de résineux et de cultures, dont 13 000 ont brûlé, en 48 heures, a été maîtrisé dimanche mais n’est pas encore éteint. Il a par ailleurs fait un mort et deux blessés graves : une femme de 65 ans a été retrouvée morte à son domicile de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.
Une enquête avait été ouverte au lendemain de l’incendie par les services de gendarmerie de l’Aude et de la section de recherche de Montpellier. Le parquet de Carcassonne, initialement compétent géographiquement, s’est dessaisi le 9 août au profit du pôle régional de l’environnement du parquet de Montpellier. Selon le procureur, au fur et à mesure des investigations, «il est apparu que cet incendie avait une origine anthropique, toute cause naturelle étant exclue».
«Un collège de deux juges d’instruction a été saisi compte tenu des conséquences humaines, environnementales et matérielles de ce feu», conclut le communiqué du parquet de Montpellier. Selon la Base de données gouvernementale des incendies de forêt en France (BDIFF), qui répertorie depuis 1973 la surface totale parcourue par les flammes, il s’agit du pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français.