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Reportage

Autoroute A69 : face à la police, la résistance des derniers «écureuils», les opposants perchés aux arbres

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Un important dispositif sécuritaire a été déployé par le préfet du Tarn pour déloger les ultimes zadistes perchés sur des arbres, alors que les employés du concessionnaire Atosca commencent déjà à baliser le tracé du futur ruban de bitume.
Seule une petite vingtaine de militants continuent d'habiter la ZAD sise entre Toulouse et Castres, et encore seront-ils bientôt obligés de vider les lieux par les gendarmes mobiles. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
publié le 21 février 2024 à 17h57

Une longue file de fourgons bleus de la gendarmerie mobile est stationnée sur la petite route de Sémalens, devant le centre d’entraînement des rugbymen du Castres Olympique. D’autres se sont engagés à reculons sur l’étroit chemin de la Crémade, qui passe devant un bosquet où cinq cabanes de bric et de broc ont été construites dans les arbres. Les «écureuils» de la première ZAD des opposants à l’A69 tentent de résister à la vaste opération de police déployée par le préfet du Tarn pour les déloger. La disproportion des forces en présence est flagrante. Les abords de la parcelle boisée ont été transformés en vaste champ de manœuvres, où une poignée d’employés en gilets orange fluo d’Atosca, le concessionnaire de la future autoroute, s’affaire déjà à baliser le tracé du ruban de bitume devant relier Castres à Toulouse dès 2025.

Les dortoirs, la cuisine ou la petite bibliothèque érigés par les zadistes ont été rasés la semaine dernière. Il ne reste plus que les toilettes sèches, dissimulées derrière un ancien pigeonnier récemment restauré. Une puissante pelleteuse montée sur chenilles transporte les piquets délimitant l’emprise d’Atosca sous la protection des gendarmes. Les deux impressionnants blindés Centaure, engagés pour la première fois pour dégager la z