Sous les cris de la foule et des commentaires passionnés d’une participante juchée sur une remorque attelée à un tracteur, la création à roulettes de la Confédération paysanne franchit la ligne d’arrivée jonchée de peaux de bananes. L’engin fait de bric et de broc vient de remporter «la course des bolides», le climax façon Intervilles de la manifestation, organisée ce samedi 22 avril contre le projet d’A69 qui doit relier Toulouse à Castres en 2025.
En guise de circuit du jour, la déviation 2x2 voies de Soual, petite commune du Tarn située à quelques encablures de Castres. Un choix de tronçon de macadam qui ne doit rien au hasard : ces quelques kilomètres de nationale sont destinés à être privatisés pour intégrer le futur tracé de l’A69. Gratuit aujourd’hui pour les automobilistes, qui devront s’acquitter d’un péage s’ils veulent continuer d’éviter le centre du bourg.
«C’est un véritable racket et un blocage organisé par le concessionnaire Atosca», dénonce le collectif mené localement par La Voie est libre et associé pour l’occasion à la Confédération paysanne, Attac et aux Soulèvements de la Terre. «Cette autoroute, c’est un projet d’utilité privée», juge Christophe Pouyanne, le maire de la petite commune voisine d’Appelle. «Je ne suis pas contre le désenclavement promis par ce projet mais là c’est inutile