Derrière un mur de briques rouges, des parcelles de vigne s’étirent le long d’un coteau verdoyant. Des bourgeons commencent à pointer le bout de leurs feuilles. Dès la fin avril, le prochain millésime du «Vignoble de Nortbert» prend vie. Eric Bouin, 56 ans, veille de très près sur ses jeunes pousses réparties sur trois hectares. Casquette sur la tête et doigts usés par le travail de la terre, l’apparence du vigneron ne dénote pas des centaines d’autres en France. Mais au détour d’une phrase prononcée, son accent ch’ti dévoile sa particularité.
Au cœur de son village natal de Mentque-Nortbécourt (Pas-de-Calais), Eric Bouin s’est lancé en 2021 dans l’aventure viticole, en parallèle de la culture des betteraves et des céréales. Une nouvelle activité étonnante rendue tristement possible par le réchauffement climatique et ses effets en cascade. «Il y a vingt ans, on ne démarrait pas la moisson avant le 14 juillet. Maintenant, on fait ça au mois de juin. Aussi, on a déjà dépassé les 40 °C ici. Du jamais-vu. Tout ça, ç’a été des signes qui nous ont amenés à ce déclic : planter des vignes», exp