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Fluctuat nec mergitur

Baignade dans la Seine : «On fait comme si c’était extraordinaire, mais ce qui n’est pas normal, c’est d’en avoir été privé pendant un siècle»

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Dès ce samedi 5 juillet, trois sites sont ouverts dans la Seine, à Paris, grâce à trente ans d’amélioration du réseau d’assainissement, donc de la propreté du fleuve. Mais la qualité de l’eau reste insuffisante pour s’y tremper à tout moment, et les autres villes françaises embrayent timidement.
Paris, le 4 juillet 2025. Sur les bords de Seine, la veille de l'ouverture à sa baignade dans des zones réservées. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 juillet 2025 à 20h02

Un retour à la normalité qui a le goût d’une première fois. Cet été à Paris, il sera possible de nager gratuitement dans la Seine, où trois sites de baignade sont ouverts par la ville ce samedi 5 juillet. Une petite révolution pour ce grand fleuve pollué ces dernières décennies à force de rejets industriels et ménagers. Depuis un siècle, il était interdit d’y piquer une tête à cause de la concentration en matières fécales dangereuses (entérocoques et E. coli) et composés chimiques, mais aussi de l’essor de la navigation fluviale. Les Parisiens et Parisiennes «avaient tourné le dos à la Seine», illustre Pierre Rabadan, adjoint aux Sports à la mairie.

Avec ces zones de trempette, l’objectif est donc de «reconnecter les habitants» avec le tempétueux cours d’eau et de «recréer des points de rafraîchissement» en milieu urbain, où les saisons estivales sont de plus en plus étouffantes, poursuit l’élu socialiste. Et d’ajouter : «On vise notamment ceux qui partent peu ou pas du tout en vacances.» De fait, «cette démarche est une étape importante au niveau de la justice sociale, pointe Marine Calmet, avocate à l’association Wild Legal, qui milite pour les droits de la nature. Avec la montée du thermomètre mondial, garantir un accès de tous à des points d’eau devient primordial.» L’épisode de canicule précoce<