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Il est ici, ses deux palmes d’or calées sur un toit, l’œil rivé sur l’étal du poissonnier. Il est là, en bande organisée le long des quais du Vieux-Port, collant au train des barques de pêche. Et encore là, trônant tout fier sur le couvercle d’une poubelle bien garnie. Et là aussi, en embuscade sur la plage, à l’affût d’un goûter d’enfant à chaparder. Pour un oiseau, c’est une belle bête : jusqu’à 158 cm d’envergure, plumage blanc immaculé cédant aux gris sur les ailes, bec jaune maquillé d’une touche de rouge à l’extrémité. Quand on ne le voit pas, on n’entend que lui, bande-son incontestée de Marseille version criarde – à sa décharge, n’est pas merle siffleur qui veut. Avis aux observateurs paresseux : ceci n’est pas une mouette, mais un goéland leucophée. Dans le Sud, on l’appelle plutôt le «gabian», son nom occitan.
Si on croise le volatile marin sur l’ensemble du littoral méditerranéen – son cousin le goéland argenté se chargeant de la façade atlantique –, c’est Marseille qui accueille la plus grande population de l’espèce en Europe. Et c’est peu dire que le gabian occupe la zone : d’une centaine de couples au début du XXe siècle, essentiell