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Biodiversité

A Mayotte, le cyclone Chido a détruit près de la moitié des coraux du lagon

Les vents qui ont balayé l’archipel en décembre 2024 ont eu un impact majeur sur les récifs coralliens, qui avaient déjà subi un épisode de blanchissement majeur plus tôt dans l’année, signale une étude du parc naturel marin de Mayotte ce vendredi 29 août.

Des coraux à Mayotte. (Gabriel Barathieu/Biosphoto. AFP)
Publié le 29/08/2025 à 15h19

Des ravages sur terre, mais aussi en mer. Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte en décembre 2024, a causé une destruction à grande échelle de ses coraux, selon une étude du parc naturel marin de l’archipel ce vendredi 29 août. «Chido a entraîné une mortalité moyenne de 45 % à l’échelle de Mayotte», souligne l’étude réalisée avec l’appui de deux bureaux d’études, MAREX et Creocéan, dans le cadre d’un programme de suivi de l’évolution de l’état de santé des récifs coralliens de l’île.

La mortalité varie selon l’exposition des sites, le nord-est de l’archipel par où le cyclone a frappé ayant été plus durement touché - jusqu’à 88 % de mortalité par endroits.

L’étude souligne que Chido a aggravé des récifs déjà affaiblis par un phénomène de blanchissement lié à El Nino, phénomène naturel cyclique qui réchauffe les eaux. La combinaison des deux phénomènes a entraîné «une mortalité moyenne cumulée de 66 % pour une perte de recouvrement corallien de 35 %», relève encore le document. Le réchauffement climatique lié aux activités humaines fragilise déjà les récifs, et ce, partout sur la planète.

«C’est assez inédit en termes de mortalité. Le dernier épisode de cette ampleur était en 1998», précise Oriane Lepeigneul, du Parc naturel marin de Mayotte, inquiète des effets de cette destruction. «La structure corallienne permet d’abriter beaucoup d’espèces» et ces pertes risquent d’avoir «à moyen terme des impacts sur les communautés de poisson», explique-t-elle.

Protéger les récifs survivants

L’étude pointe notamment le risque sur les peuplements benthiques (poissons récifaux, crustacés…), mais aussi en matière de protection du trait de côte face aux tempêtes et aux cyclones futurs. «Ce qui va être le plus important maintenant, c’est d’arriver à conserver les récifs qui ont résisté», ajoute Oriane Lepeigneul, insistant sur la nécessité de contrôler les pressions humaines comme la pollution, la dégradation de la qualité de l’eau ou certains projets d’aménagement.

Chido a touché le petit archipel français de l’océan Indien le 14 décembre 2024, faisant 40 morts et 41 disparus et causant d’importants dégâts. Le lagon de Mayotte, l’un des plus grands du monde avec 1 100 km², subit la pression démographique touchant l’archipel, avec notamment des déficiences dans la gestion des eaux usées et des déchets.