Il est donc possible de dénicher un havre de paix à Mayotte et de fuir la violence endémique du département d’outre-mer : direction la presqu’île inhabitée de Saziley, au sud de l’île. «Ici, j’arrive à décompresser», sourit Aïcha Boukir, directrice d’un centre qui prend en charge des personnes polyhandicapées, par ailleurs bénévole de l’association les Naturalistes de Mayotte. Libération l’a accompagnée pour un bivouac sur place avec d’autres écotouristes, des médecins du centre hospitalier. Parmi eux, Claire explique ne pas savoir si elle restera longtemps sur l’île. «J’ai peur de m’habituer à la violence, aux lacrymos sur mon balcon…» raconte suante, sous le soleil tropical, la psychologue qui habite Majicavo, un quartier chaud de l’île.
La marche de deux heures part du village de M’tsamoudou et alterne entre plage et forêt sèche. A mi-pente d’une colline, on débouche sur des monticules ronds, presque rouges, qui semblent jaillir d’entre les arbres. Superbe. Mais ces «padzas» sont le résultat du défrichage et du brûlis pratiqués par les habitants. Même s’il s’agit d’une zone naturelle sensible, protégée par le Conservatoire du littoral, ils viennent y planter bananes et manioc. «Il y a trop de monde à Mayotte aujourd’hui», soupire Michel Charpentier, présid