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Découverte

A travers l’océan, l’envoûtant et mystérieux spectacle de la ponte des coraux, synchronisée sur des milliers de kilomètres

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De la Polynésie française à la Tanzanie, la reproduction du corail «Porites rus», calée sur le cycle lunaire, a été observée en janvier pour la première fois le même jour, sur plus de 18 000 km. Ces nouvelles données, recueillies dans le cadre d’un projet de sciences participatives, montrent que cette espèce de corail synchronise sa ponte sur plusieurs océans.
Lors de la ponte, les coraux libèrent leurs ovules et spermatozoïdes dans l'eau, formant un nuage opaque, comme ici à Tahiti. (Karla Bussone)
publié le 8 février 2025 à 18h26

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le corail pond. La plupart de ces animaux, qui vivent en symbiose avec des microalgues unicellulaires appelées zooxanthelles, sont hermaphrodites, à l’image des flamboyants Acropora qui libèrent des agrégats d’ovocytes et de spermatozoïdes dans l’eau lors de leur ponte annuelle. D’autres, comme Poritus res, des coraux durs surnommés «bâtisseurs de récifs» en raison de leur résistance, sont sexués. «Dans les lagons, lors de la ponte, on observe un nuage blanc opaque qui s’intensifie peu à peu jusqu’à troubler l’eau. C’est un phénomène un peu étrange, voire mystique, raconte Vetea Liao. D’un côté, les colonies Porites rus mâles libèrent des spermatozoïdes, tel un incendie sous-marin, de l’autre les colonies femelles lâchent en même temps leurs ovules, de petits œufs de 0,5 millimètre, et le tout se mélange dans l’eau pour la fécondation.»

Le biologiste marin, basé à Tahiti et président de l’association polynésienne Tama no te Tairoto (Les enfants du lagon), est à l’origine d’un large projet de sciences participatives appelé «Connected by the Reef – Te firi a’au» (connecté par le récif), soutenu par l’initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) ou encore l’Unesco, dans le cadre de