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Stoppé

A23a, le plus grand iceberg du monde, s’immobilise avant d’avoir atteint l’île de Géorgie du Sud

Le plateau de glace d’une superficie de 3 360 kilomètres carrés semble s’être arrêté à plus de 70 km de cette île de l’océan Antarctique, annonce mardi 4 mars le groupe de chercheurs du British Antarctic Survey. Ce qui pourrait permettre d’éviter une collision redoutée avec une zone majeure de reproduction de la faune et de la flore.
Vue aérienne de A23a, le 19 janvier 2024. (IAN STRACHAN/AFP)
publié le 4 mars 2025 à 13h18
(mis à jour le 4 mars 2025 à 15h32)

L‘odyssée antarctique du méga iceberg A23a s’est arrêtée, du moins pour l’instant. La course du plus gros iceberg du monde, qui se dirigeait lentement depuis décembre vers l’île britannique de Géorgie du Sud après être resté des décennies sur place, semble s’être stoppée à plus de 70 km de cette île isolée de l’Antarctique, ce qui pourrait permettre d’éviter une collision redoutée avec une zone majeure de reproduction de la faune et de la flore, a annoncé ce mardi 4 mars le groupe de chercheurs du British Antarctic Survey.

Les scientifiques craignaient que des morceaux géants de ce plateau de glace d’une superficie de 3 360 kilomètres carrés perturbent ou bloquent les accès des otaries et autres animaux de l’île à l’océan pour se nourrir, de même que les navigations des pêcheurs de l’île.

Coincé pendant plus de 30 ans

Mais depuis le 1er mars, l’iceberg est resté bloqué à 73 kilomètres de l’île, selon un communiqué du British Antarctic Survey. «Si l’iceberg reste échoué, nous ne nous attendons pas à ce qu’il affecte de manière significative la faune locale», anticipe l’océanographe Andrew Meijers, en charge de la surveillance par satellite d’A23.

«Au cours des dernières décennies, les nombreux icebergs qui empruntaient cette route à travers l’océan Austral, se sont brisés, dispersés et ont fini par fondre rapidement», explique-t-il. «Les pêcheries commerciales ont cependant été perturbées par le passé : à mesure que l’iceberg se brise en morceaux plus petits, cela pourrait rendre les opérations de pêche dans la région à la fois plus difficiles et potentiellement dangereuses», ajoute toutefois Andrew Meijers. En revanche, «les nutriments soulevés par l’échouage et par sa fonte pourraient accroître la disponibilité de nourriture pour l’ensemble de l’écosystème régional, y compris pour les manchots et les phoques».

A23a s’est détaché du plateau continental antarctique en 1986. Il est resté coincé pendant plus de 30 ans avant de finalement se libérer en 2020, son lent voyage vers le nord étant parfois retardé par les forces océaniques qui le faisaient tourner sur place. En janvier, un morceau de 19 km s’était détaché mais les scientifiques ne pouvaient dire avec précision quelles conséquences cela aurait sur la trajectoire et l’avenir de ce géant de glace.

Mis à jour : à 15h31, avec davantage de contexte.