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Pesticides

Abandon des néonicotinoïdes par la France : des betteraviers sous le choc après un abus de confiance

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La décision de la cour de justice européenne, interdisant à la France de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, a été une surprise pour la filière sucrière, qui se préparait dans moins de six semaines à semer des betteraves traitées avec cette famille de pesticides.
Comptant 21 sucreries sur le territoire français, la filière de la betterave représente 45 000 emplois en agriculture et dans l’industrie. (Leitenberger/ANDBZ.ABACA)
publié le 24 janvier 2023 à 12h41

Le chantage à l’emploi et à la souveraineté n’aura pas suffi. Après quelques jours d’incertitude et de «consultations juridiques» selon les professionnels du secteur, le ministre de l’Agriculture a fini par trancher. Les néonicotinoïdes ne bénéficieront pas d’un an de sursis supplémentaire. Ces pesticides dits «tueurs d’abeille», mais en réalité ultra dangereux pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine, au-delà des seules abeilles, sont interdits en France depuis 2018. Mais ils faisaient l’objet d’une dérogation depuis le printemps 2020, renouvelée chaque année pour trois ans maximum. Si le printemps 2023 devait donc être la dernière année d’exception, le ministre de l’Agriculture a fini par y mettre un terme à l’issue d’une réunion avec les professionnels de la betterave lundi soir. «On ne proposera pas une troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betterave aux néonicotinoïdes, c’est terminé», a déclaré Marc Fesneau. Le traitement des semences aux insecticides néonicotinoïdes, principalement commercialisées par Bayer et Syngenta, est censé prévenir la jaunisse de la betterave sucrière transmise par des pucerons.

Pour les professionnels de la betterave et les industriels,