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Justice

Affaire Paul Watson : la Haute Cour du Groenland confirme le maintien en détention du militant écologiste

Malgré une requête en appel pour obtenir sa mise en liberté, la détention du militant antichasse à la baleine est bien prolongée jusqu’au 5 septembre, a confirmé la justice danoise ce mardi 20 août, en attendant que le gouvernement se prononce sur la possibilité d’une extradition vers le Japon.
Paul Watson à Berlin en 2012. (Markus Schreiber/AP)
publié le 20 août 2024 à 16h50

Recours rejeté pour Paul Watson. La Haute Cour du Groenland a confirmé, ce mardi 20 août, le maintien en détention provisoire jusqu’au 5 septembre du fondateur de l’ONG antichasse Sea Shepherd, dont le Japon demande l’extradition pour une affaire d’altercations avec un navire baleinier dans les eaux antarctiques, datant de début 2010. L’information vient d’être communiquée par les autorités groenlandaises. «Le maintien de Paul Watson en détention est, à l’image de tout ce dossier, un scandale inacceptable», a commenté auprès de Libération l’un de ses avocats, Jean Tamalet.

Nouveau recours déposé au Danemark

Jeudi 15 août, le tribunal de Nuuk, la capitale du territoire autonome danois, avait décidé de prolonger de trois semaines la détention du militant écologiste américano-canadien, arrêté le 21 juillet sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités japonaises. Le défenseur de l’environnement avait illico déclaré faire appel, dans l’espoir de voir une autre juridiction statuer favorablement sur sa demande de mise en liberté.

Même si l’équipe juridique de l’activiste de 73 ans annonce à Libération vouloir déposer un nouveau recours devant la Cour suprême du Danemark à Copenhague, il est donc plus que probable que le protecteur des cétacés attende derrière les barreaux la décision sur son éventuelle extradition au Japon. Ce pays l’accuse d’être responsable des événements ayant eu lieu les 10 et 15 février 2010 lors d’une campagne conduite par son association contre le bateau Shonan Maru 2. Evénements qui auraient notamment conduit, selon la justice nippone, à des dommages matériels pour le navire et corporels pour un membre de l’équipe. Paul Watson, qui récuse tous les faits reprochés, encourt jusqu’à quinze ans d’emprisonnement au Japon.

La décision de l’extradition, éminemment plus politique et pour laquelle aucune date de rendu n’a encore été annoncée publiquement, incombe au ministère danois de la Justice. Contacté le mardi 20 août, ce dernier a fait savoir à Libération que «l’examen de la demande officielle d’extradition est actuellement en cours», précisant qu’il s’agit là d’un «processus comportant plusieurs étapes procédurales», avec notamment une «évaluation juridique des documents reçus». «Si le Danemark leur livre Paul Watson et fait de lui un martyr, cela déclenchera dans l’opinion publique une vague de colère dont les conséquences sont difficilement prévisibles», avait réagi Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, après l’officialisation de la prolongation en détention de cet homme père de trois enfants