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Soft power

Après la «diplomatie du panda», la Chine prête des singes dorés à la France pour redorer son image

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La biodiversitédossier
Vanté comme une opportunité de conserver l’espèce rare et menacée, le partenariat franco-chinois est surtout l’occasion pour la Chine d’asseoir son soft power, dans l’ombre d’une politique désastreuse pour le climat.
Les singes dorés, «trésor national» chinois, sont classé «en danger» sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. (owngarden/Getty Images)
publié le 30 novembre 2024 à 10h23

Trois nouvelles frimousses orangées hautement diplomatiques. Au printemps 2025, les Français et autres visiteurs de passage au ZooParc de Beauval, à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), pourront observer une espèce de primate extrêmement rare, débarquée tout droit des forêts montagneuses chinoises : le singe doré. Dans le cadre d’un accord avec la Chine, dévoilé mercredi 27 novembre par Beauval, cet animal, reconnaissable à son pelage tirant vers le roux, va être transféré en France. Objectif affiché : veiller à sa préservation, tout comme l’avaient été les pandas géants en 2012, alors que ces animaux sont en voie de disparition dans leur milieu naturel. Derrière cette politique en faveur de la nature, les trois recrues du parc font en réalité partie intégrante d’une stratégie chinoise bien huilée, dont l’influence internationale, ou soft power, passe par la diplomatie animalière.

Du panda au singe

La France est le premier pays au monde à recevoir des singes dorés de la Chine en dehors de l’Asie. Une immense «fierté» pour le directeur du ZooParc de Beauval, Rodolphe Delord, qui voit dans cet événement un signe de confiance. «On a su prouver notre sérieux à la Chine avec les pandas géants, puisque trois bébés sont nés depuis leur arrivée», note-t-il. Officiellement, toute cette agitation