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Libération
Au son du harpon

Au Japon, l’alibi de la tradition derrière la relance de la chasse à la baleine

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Le gouvernement conservateur nippon entend relancer la consommation de viande de ces cétacés au nom de la tradition et demande l’extradition de l’activiste écologiste Paul Watson, arrêté fin juillet au Groenland. La justice danoise a décidé ce jeudi 15 août de le maintenir en détention en attendant une décision sur le fond.
Un magasin de viande de baleine au marché aux poissons de Karato, dans la ville de Shimonoseki (préfecture de Yamaguchi), le 21 mai 2024. (Yuichi Yamazaki/AFP)
par Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo
publié le 15 août 2024 à 12h20

«Depuis des temps anciens, il existe ici une culture de l’exploitation de la baleine.» Ainsi est résumée par le porte-parole du gouvernement conservateur japonais, Yoshimasa Hayashi, la position officielle du Japon vis-à-vis de la chasse à la baleine, qui fait partie intégrante du récit national. De quoi mieux comprendre pourquoi Tokyo demande l’extradition de l’activiste écologiste américano-canadien Paul Watson, arrêté le 21 juillet par la police danoise à la suite d’un mandat d’arrêt international du Japon, qui l’accuse d’être responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon en 2010. En attendant une décision ultérieure sur ce point, la justice danoise a décidé ce jeudi 15 août de le maintenir en détention.

Une source de protéines après-guerre

Soutenu par la frange traditionaliste, le gouvernement nippon souhaite redonner à la population le goût de la baleine et assume une attitude très critiquée à l’extérieur. Actuellement, la chair de baleine n’est pas du tout un mets courant, sa consommation est négligeable, mais elle est appréciée dan