Le semi-rigide file dans le port de Toulon. A bâbord, la coque jaune d’un Corsica ferry s’étale sur plus de 170 mètres ; à tribord, un bâtiment de la marine nationale, grisâtre comme le ciel, mouille près de l’immense Abeille Méditerranée, remorqueur de haute mer. «On est bien entourés», lance sur un ton ironique le bioacousticien Hervé Glotin, enseignant-chercheur à l’université de Toulon. A ses côtés, à bord de la petite embarcation, les bénévoles de l’association Longitude 181, dont la défense du milieu marin – et en particulier des cétacés – est la spécialité, ont les yeux fixés vers le large.
Sur le papier, leur mission est simple : localiser les cachalots de Méditerranée afin de mieux les comprendre et surtout, de pouvoir apporter aux autorités des données fiables et précises sur les zones où la vitesse des navires doit impérativement être abaissée. «En Méditerranée, on estime à 10 % la mortalité des cachalots par collision avec des navires. C’est énorme», expo