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Martin Daviot garde technicien en charge du milieu forestier et de la protection du grand tétras.Martin Daviot garde technicien en charge du milieu forestier et de la protection du grand tétras. (Niels Ackermann/Lundi 13 pour Libération)

Reportage

Sur le toit du Jura, Libé n’a pas vu l’ombre d’une plume d’un grand tétras, «en danger critique d’extinction»

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Notre journaliste a crapahuté à 1 720 mètres, dans les pas des gardes de la réserve naturelle de la haute chaîne du Jura qui protègent le coq de bruyère. Avec 278 spécimens dans ce massif, l’espèce est menacée de disparition.
publié le 23 mars 2025 à 9h37

Les nuages enveloppent le paysage. Et la neige tombe dru sur le Jura en cette mi-février, à mesure que l’on grimpe, crampons arrimés aux chaussures de randonnée. Direction le sommet de la chaîne montagneuse, qui culmine à 1 720 mètres. Pour ne pas s’enfoncer, il faut veiller à mettre ses pas dans ceux, cadencés, de nos guides. Quelle que soit la météo, Tony Cargnelutti et Martin Daviot arpentent ces versants parfois abrupts. Les deux trentenaires sont gardes techniciens de la réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura. Sur la poitrine de leur uniforme gris, siglé «police de l’environnement», la plaque tricolore est surmontée d’un écusson brodé de l’emblème de cet espace protégé de 11 000 hectares : le grand tétras. En trois heures de progression dans le blizzard, on n’en apercevra pas l’ombre d’une plume. Sur ce territoire, le volatile est classé «en danger critique d’extinction».

«Vous ne l’avez jamais vu mais tant mieux, parce que sinon, il est possible que vous l’ayez dérangé», souligne Manuel Lembke, chef de service au parc naturel régional du Jura, qui englobe quatre réserves naturelles, dont cel

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