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Autoroute A69 : les «écureuils» affirment avoir obtenu des garanties sur la préservation des arbres dans lesquels ils étaient perchés

Les derniers opposants au projet de l’autoroute A69 perchés dans des arbres pendant presque 40 jours ont posé pied à terre ce dimanche 24 mars. Ils affirment avoir obtenu des garanties sur la préservation des arbres concernés.
Des manifestants s'embrassent après être descendus des arbres qu'ils ont occupés pendant 39 jours pour protester contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse et Castres à Saix, dans le sud-ouest de la France, le 24 mars 2024. (MATTHIEU RONDEL/AFP)
publié le 24 mars 2024 à 17h50

Trois opposants à l’A69 sont descendus volontairement dimanche des arbres où ils ont campé pendant près de 40 jours, sur le tracé de la future autoroute Toulouse-Castres, dans le Tarn, a constaté un photographe de l’AFP. Ces trois «écureuils», les derniers à être perchés depuis 39 jours dans la «Zone à défendre» (ZAD) de la «Crem’arbre», à Saïx, affirment avoir obtenu des garanties sur la préservation de ces arbres. Ils ont été accueillis en bas par plus de 200 opposants, sous l’oeil attentif de plusieurs dizaines de gendarmes.

Deux autres personnes, dont une déguisée en écureuil, ont alors réussi à monter dans les arbres, où elles se trouvaient encore dimanche en fin d’après-midi.

Pour le collectif d’opposants la Voie est libre, ces arbres ne pourront pas être abattus avant septembre, après la venue récente sur les lieux de fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité (OFB). «L’OFB atteste que le site est protégé jusqu’au 1er septembre», a affirmé Anna, 25 ans, originaire de Lille, l’un des trois «écureuils» descendus dimanche.

«Si on n’avait pas été là, ce bois aurait été intégralement rasé»

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête sur la possible nidification de mésanges bleues pouvant être affectées par un abattage, a-t-il indiqué à l’AFP. Il a aussi confirmé la venue de l’OFB, sans fournir d’autres précisions à ce propos. «Si on n’avait pas été là, ce bois aurait été intégralement rasé», s’est félicité Reva, 36 ans, un autre «écureuil» descendu dimanche, originaire, lui, des Pyrénées-Atlantiques. «Si la présence de mésanges est confirmée, on ne coupera pas ces arbres», a déclaré de son côté à l’AFP le directeur général du concessionnaire Atosca, Martial Gerlinger. D’après lui, «ça n’a pas d’incidence» sur l’avancement du chantier. «On les coupera plus tard», a-t-il précisé. Certains arbres de la «Crem’arbre» ont déjà été abattus.

Pendant le séjour dans les arbres des «écureuils» descendus dimanche, «une centaine de gendarmes» mobiles, d’après la préfecture, se sont relayés par moments jour et nuit, empêchant avec des gaz lacrymogènes des opposants de ravitailler les militants en hauteur, selon plusieurs vidéos postées sur Instagram. «On a eu faim», a déclaré Reva.

Les opposants à l’A69 militent pour une suspension des travaux en attendant qu’un recours au fond contre le projet soit examiné par la justice administrative. Une deuxième ZAD a été créée il y a un peu plus d’un mois à quelques kilomètres de la «Crem’arbre».