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Libération
Wouf de soulagement

Bien-être animal : l’Assemblée vote l’interdiction des «colliers de dressage» pour chiens et chats

Les colliers électriques, étrangleurs ou à pointes seront désormais interdits à la vente et à l’utilisation, en raison des souffrances qu’ils provoquent. Cette proposition de loi macroniste a été votée à la quasi-unanimité.
Un brindle boxer avec un collier de dressage. (Petra Richli/Getty Images/)
publié le 17 janvier 2023 à 10h59

«Une avancée en faveur de la lutte contre la maltraitance animale». Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a salué lundi soir l’adoption par les députés d’une proposition de loi LREM interdisant les colliers dits de «dressage», à un moment où les «attentes sociétales sont de plus en plus fortes» en la matière. Facilement trouvables sur le marché, ces colliers électriques, étrangleurs et à pointes pour chiens et chats provoquent souffrances et anxiété.

Adopté en première lecture par 111 voix contre 5, ce texte doit désormais être transmis au Sénat. Les seuls votes contre viennent du Rassemblement national. La proposition de loi était portée par la députée Renaissance Corinne Vignon, en lien avec la Fondation Brigitte Bardot. «Brûlures», «perte de poils», comportements de «terreur», «paralysie», l’élue de Haute-Garonne a dénoncé à la tribune les «lésions physiques et psychiques» que causent aux animaux ces «colliers de dressage» coercitifs, «pas efficaces et contre-productifs».

Le texte vise à interdire «l’utilisation sur les chiens et les chats de tout dispositif à décharge électrique, étrangleur sans boucle d’arrêt ou dont les pointes sont tournées vers le corps de l’animal». Tout contrevenant s’expose à une amende administrative de 750 euros, voire 3 750 euros en cas de récidive ou pour les professionnels du dressage. Une dérogation est néanmoins prévue pour les services des armées utilisateurs de chiens et pour les opérations de capture d’animaux dangereux et errants. L’exception accordée aux militaires a été critiquée par la LFI Anne Stambach-Terrenoir.

Plusieurs pays européens les interdisent déjà

La proposition de loi interdit aussi la vente, la cession onéreuse ou gratuite et la publicité de ces «colliers de dressage», passibles d’une amende administrative de 3 000 euros pour une personne physique et de 15 000 euros pour une personne morale. La Fondation Brigitte Bardot s’est réjoui que ce texte participe à «mettre un terme à la maltraitance banalisée par l’éducation violente des animaux, dont les séquelles physiques et les conséquences traumatiques augmentent le risque de dangerosité et mènent à de nombreux cas d’abandons et d’euthanasies».

Si l’interdiction de ces colliers est votée par le Sénat, la France rejoindra la liste des pays ayant légiféré dans ce sens, notamment l’Allemagne, le Danemark, l’Autriche, la Suède ou l’Australie. Une patte en avant pour la cause animale.