Calme plat sur le port de Saint-Gildas. A l’île d’Houat, à dix kilomètres au large de Quiberon (Morbihan), les bateaux attendent le retour des plaisanciers. L’heure de midi fait néanmoins rappliquer Philippe Perron et son petit navire de huit mètres, Marine. «La saison des poulpes et des homards avait bien commencé, mais là, il n’y a plus grand-chose», observe le pêcheur de 66 ans, les yeux sur son butin. Ses débuts dans les années 70, le Houatais de toujours s’en souvient parfaitement : «A l’époque, il y avait peut-être 95 pêcheurs, aujourd’hui on est 7 ou 8 à tout casser.» Le tourisme s’est implanté, de nombreux îliens sont partis pour le continent – il n’en restait que 216 en 2021 d’après l’Insee, moitié moins qu’en 1975. Quelques chaluts de plus en plus sophistiqués sont aussi arrivés pour racler les fonds tout proches de l’île et de sa jumelle Hoëdic. «Cela entraîne beaucoup de surpêche pourtant ici, c’est une nurserie, c’est notre seule ressource», dit Philippe Perron.
Alors ce fils d’une lignée de pêcheurs croit, comme ses confrères, dans le projet qui anime Houat et Hoëdic depuis trois ans : instaurer