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Errance

Blessé, un phoque-léopard observé en Polynésie, à des milliers de kilomètres de chez lui

L’habitat naturel du mammifère, amaigri et entaillé, se situe normalement en Antarctique.

Capture de la vidéo amateur d'un léopard de mer, filmé par un plaisancier à Rikitea, dans l'archipel des Gambier. (Gardiens de l'océan)
Publié le 18/10/2025 à 13h08

Il nage généralement bien plus au sud, du côté des Terres australes et antarctiques françaises ou de la Terre Adélie. Mais c’est bien en Polynésie française qu’un spécimen de phoque-léopard blessé a été observé cette semaine, à des milliers de kilomètres au nord de son habitat naturel, ont annoncé des associations à l’AFP.

Repéré jeudi, le mammifère marin, maigre, la tête entaillée, est reparti au large vendredi (samedi en métropole) après une nuit à Mangareva, l’île la plus peuplée de l’archipel des Gambier. La commune a publié sur sa page Facebook des images de ce léopard de mer, dans l’océan et à terre, en recommandant de ne pas l’approcher et en soulignant le risque de transmission de maladies.

Selon Charles Mars, membre de l’association Océania, il semble s’agir d’un «juvénile blessé et ce n’est pas bon signe qu’il reparte et revienne».

Un phénomène déjà vu en Polynésie

«Quelqu’un lui a donné du poisson mais il ne l’a pas mangé», «je ne suis pas optimiste sur sa survie», a de son côté commenté Elodie Berger, gestionnaire du Réseau des gardiens de l’océan, association polynésienne de sensibilisation à la préservation des espèces marines.

Le lien avec le réchauffement climatique n’est pas avéré. «Un individu isolé n’est pas le signe d’un dérèglement climatique», a expliqué l’océanologue Agnès Benet, fondatrice de l’association Mata Tohora.

Si c’est une première dans l’archipel des Gambier, «on a déjà observé des léopards de mer à Rapa en 2017 et 2019, et des bébés otaries s’échouent chaque année loin de leur niche écologique», a précisé cette spécialiste de biologie marine.

«En revanche, le changement climatique affecte la migration des baleines à bosse. On a des baleines plus maigres en Polynésie, car les stocks de krill, [un petit crustacé qui constitue l’essentiel de leur nourriture, ndlr] diminuent en raison du réchauffement des eaux et de la surpêche», a-t-elle expliqué.