«Waouh, c’est génial !» Christian Bargain, président de l’Association de sauvegarde de l’abeille noire de l’île de Groix, au large de Lorient (Morbihan), sautille tel un enfant surexcité. L’apiculteur amateur vient de découvrir une colonie sauvage d’abeilles noires dans une brèche du solide mur de l’ancien fort du Bas-Grognon, au cœur de la réserve naturelle François-Le-Bail. Téléphone en main, le sexagénaire plonge la tête la première dans l’étroite cavité. Ses habitantes bourdonnent sévèrement lorsqu’il s’approche des deux ensembles d’alvéoles (leurs nids de cire) pendus à la pierre pour prendre une photo. «Je suis trop content, elles n’étaient pas là l’an dernier. Ça en fait trois dans ce coin», se réjouit-il, en surveillant d’un œil sa chienne Picasse. Derrière eux, la falaise chute dans l’océan Atlantique, dont les vagues brillent sous le soleil éclatant de cette fin août. La vue depuis le haut bout de terre est imprenable ; pas étonnant que les butineuses aux poils brun foncé y aient élu domicile. Ce petit caillou breton d’à peine 8 kilomètres sur 3, où vivent 2 300 habitants, est l’un des territoires privilégiés de l’Apis mellifera mellifera – le nom latin de l’abeille noire –, une sous-espèce de l’abeille domestique mellifère aux rayures jaunes. Capa
«Village gaulois»
A Groix, l’île bretonne où les abeilles noires ne meurent pas
Article réservé aux abonnés
La biodiversitédossier
L'abeille noire («Apis mellifera mellifera») est la seule abeille porteuse de miel sauvage en France. (Théotime Colin/Naturimages)
publié le 18 septembre 2024 à 7h32
Dans la même rubrique