Mardi 6 décembre 2016. Il est 9 heures du matin, heure locale, quand un «choc énorme» et mystérieux secoue le voilier de Kito de Pavant, près de l’archipel des Crozet. En lice cette année-là pour le Vendée Globe, le skippeur français ne finira pas le tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. A cause de la collision, il devra abandonner le Bastide Otio dans l’océan Indien. Le marin sera finalement secouru par le navire océanographique français Marion Dufresne, alors en mission dans les Terres australes ; tout juste pourra-t-il emporter avec lui le disque dur de son ordinateur de bord.
Trois mois plus tard, un technicien lui apprend que celui-ci est intact et que les images enregistrées par les caméras du bateau sont exploitables. Sur les plans filmés de l’extérieur, le monocoque heurte un cachalot d’une vingtaine de mètres. Une fraction de seconde plus tard, l’animal s’éloigne, sonné, au milieu des vagues; sorti de son cockpit, le navigateur n’a pas le temps de deviner l’origine de l’accident.
Ces collisions avec les cétacés, connues dans le monde de la voile et de la régate, restent taboues. Alors que