C’est un cri silencieux : «Aidez-moi !», écrit en lettres fluorescentes sur un petit panneau de bois. Un peu plus loin, un autre appel. «SOS», clame cette fois l’écriteau suspendu au tronc encore frêle d’un jeune châtaignier. Des dizaines d’affiches sur le même ton ont surgi ces dernières semaines le long des sentiers de la forêt des Landes de Juzan, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), dans le Pays basque.
Un collectif citoyen et onze associations locales de protection de l’environnement et du patrimoine local luttent depuis maintenant plus d’un mois contre l’extension d’une zone d’activité baptisée Arkinova au cœur de cet espace forestier et maraîcher. Ironie du sort : elle sera «tournée vers le secteur de l’écoconstruction», promet le dossier de concertation préalable. Jean-René Etchegaray, président de la communauté d’agglomération et maire Renaissance de Bayonne, défend «un important projet de développement» pour la région, qui vise à «étendre l’université» tout en «implantant des entreprises en lien avec la construction durable pour compléter l’écosystème déjà en place».
Certes, cette petite forêt naturelle d’une vingtaine d’hectares n’est pas ancienne : elle s’est développée sur d’anciennes terres agricoles abandonnées il y a une cinquantaine d’années. Mais elle demeure précieuse. Trois cours d’eaux, qui, en se rejoignant en forme un quatrième, se déploient à travers ses chênes, ses bouleaux et ses châtaigniers. Dans le diagnostic é