Tout pour protéger le gros rongeur des Alpes. Six associations de défense de l’environnement, repérées par «France Bleu Pays de Savoie», ont déposé ce mardi un recours en référé devant le tribunal administratif de Grenoble pour suspendre un arrêté du préfet de la Savoie qui autorise la chasse à la marmotte et au lièvre variable depuis le 10 septembre. «Où qu’on aille, les gens sont choqués qu’on puisse encore chasser cet emblème des Alpes», explique Pauline di Nicolantonio, présidente de l’association Animal Justice Savoie. Si cette chasse traditionnelle servait à l’époque à se nourrir, aujourd’hui, elle est anachronique.
[Chasse à la marmotte] Ca suffit.
— Association Justice Animaux Savoie (AJAS) (@AjaSavoie) October 10, 2023
Après un an de mobilisation nous avons décidé de porter l'affaire en justice avec @AnimalCrossAsso @ASPASnature @aves_france @FNEasso et @onevoiceanimal
👉Nous demandons la suspension de l’arrêté préfectoral https://t.co/2RRkHTC2EH pic.twitter.com/0zZY1uL5Y1
La marmotte, gros rongeur originaire des Alpes dont il est devenu l’un des emblèmes, est protégée par l’annexe III de la convention de Berne. Le chasser est autorisé, à condition de ne pas mettre en danger l’espèce. Selon les associations, dont One Voice, France Nature Environnement ou encore l’Aspas, la population de cette espèce est en baisse à cause du dérèglement climatique. L’amincissement de la couche neigeuse, du fait de la hausse des températures, aurait des conséquences sur la taille des portées des marmottes.
Au lieu de les chasser, mieux vaudrait donc les préserver. «Toutes nos actions de protection animale ne sont pas consensuelles, sauf celle-ci !, affirme Pauline di Nicolantonio à France Bleu Pays de Savoie. On a lancé une pétition qui a recueilli près de 80 000 signatures donc on espère faire entendre raison aux autorités avec cette action en justice. Il reste un mois de chasse avant l’hibernation des marmottes, donc on aimerait en sauver le plus possible.»
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«On sait que le taux de reproduction de ces deux espèces s’affaiblit», enchaîne Marc Peyronnard, coprésident de FNE Savoie. Mais faute d’étude scientifique sur la population exacte de marmottes, les associations estiment qu’il n’est pas normal de pouvoir les chasser, sans en connaître le nombre. La Préfecture, elle, avance des arguments farfelus : «les terriers creusés [par les marmottes] dans les prairies occasionnent des blessures aux bovins, parfois aux exploitants avec des entorses, des casses de matériel de fauche, des dégradations de tuyaux d’arrosages etc.» Une audience en référé est prévue dans les prochains jours à Grenoble pour connaître le sort qui sera réservé aux marmottes cet automne.