Menu
Libération
Reportage

«Ciaran a changé notre regard sur les arbres» : six mois après la tempête dans le Finistère, la forêt en convalescence

Article réservé aux abonnés
A Huelgoat, les forestiers tentent d’effacer les stigmates des vents violents qui ont balayé la région en novembre et laissent la forêt se régénérer d’elle-même, tout en l’adaptant au changement climatique.
Marie Dubois et Pascal Gautier de l'ONF, dans la fôret de Huelgoat (Finistère), après la tempête Ciaran, le 25 avril 2024. (Vincent Gouriou/Libération)
par Eléonore Disdero, envoyée spéciale à Huelgoat (Finistère)
publié le 28 avril 2024 à 12h42

C’est un lieu de mythes et légendes, d’arbres tortueux et de ruisseaux d’argent. La forêt domaniale de Huelgoat, au cœur des monts d’Arrée dans le Finistère, n’est pas tout à fait comme les autres. On dit que tout un peuple des bois y a élu domicile. Des fées, des sorcières et des korrigans, ces lutins farceurs qui hantent les contes bretons, se cacheraient parmi les interstices des roches et de la mousse, omniprésentes dans ces sous-bois. Si le folklore fait la renommée du coin, la tempête Ciaran ne l’a pas épargné lorsqu’elle a violemment balayé la Bretagne dans la nuit du 1er au 2 novembre.

Six mois après son passage, les stigmates de ce monstre de vent impressionnent encore les visiteurs. «Les gens nous demandent si c’est la tempête qui a fait de tels dégâts, ils n’imaginaient pas ça», rapporte Marie Dubois, directrice de l’Office national des forêts (ONF) Bretagne, polo vert sur le dos. Postée près du pont Rouge, ce petit passage de pierre vieux de 2 000 ans qui enjambe la rivière d’Argent et incontournable des circuits de randonnée, la fore