L’Amazonie, Eliane Brum l’a tatouée dans sa chair. Sur son bras droit, Sumaúma, «l’arbre de vie» pour les peuples indigènes, dessiné à l’encre bleu marine. Alors que la COP16, le sommet mondial sur la biodiversité, s’ouvre lundi 21 octobre à Cali, en Colombie, nous avons choisi de donner la parole à cette célèbre journaliste brésilienne installée au cœur de l’Amazonie depuis 2017. Vigie de la déforestation, elle documente l’extinction des espèces, la crise climatique et la résistance des peuples autochtones face aux «destructeurs de la forêt» dans un livre enquête informé et poétique, Banzeiro Okoto – Amazonie, le centre du Monde (éditions du Sous-sol) en lice pour le prix Médicis dans la catégorie «essai».
Chez elle à Altamira, la Terre brûle, littéralement. Rien qu’au Brésil, les incendies ont ravagé plus de 22 millions d’hectares entre janvier et septembre, soit 150 % de plus que l’an dernier à la même période. Au point que les cherche