A une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Montpellier, le causse d’Aumelas s’étend à perte de vue. Cette garrigue, paysage d’anciens pâturages et de végétation basse dominant la Méditerranée, est l’une des plus vastes du sud de la France. Les vents y balaient kermès, cistes ou autres genévriers. En apparence, l’endroit semble parfait pour faire tourner des éoliennes : pas d’habitations trop proches à l’horizon, pas de radars militaires ni d’aéroports empêchant une quelconque installation… Depuis 2006, l’entreprise EDF Renouvelables a donc investi la zone, construisant progressivement jusqu’en 2014 l’un des parcs pionniers de l’éolien en France avec 31 géants des airs. Ces derniers produisent l’équivalent de la consommation annuelle de 60 000 personnes.

Sauf qu’il y a un hic. D’apparence aride et hostile, le site est «remarquable en espèces et habitats emblématiques des garrigues méridionales en bon état de conservation», au point d’avoir obtenu le label Natura 2 000 en 2016 qui prône la protection de territoires représentatifs de la biodiversité européenne. La faune aviaire est particulièrement riche, avec un cortège de passereaux typique du milieu et plusieurs espèces de rapaces. Parmi eux figure le faucon crécerellette, petit oiseau migrateur d’une soixantaine de centimètres au manteau roux pour les mâles, et brun tacheté pour les femelles. L’espèce est classée «vul