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Pollution

En Australie du Sud, les sauces soja individuelles shoyu-tai sont retirées du marché à partir de ce lundi 1er septembre

Pour des raisons écologiques, les plastiques à usage unique sont désormais interdits dans un Etat. Parmi les produits ciblés : de très petits récipients individuels en forme de poisson qui pourraient être ingérés par la vie marine.

Les récipients de sauce soja vendus par la marque Asahi Sogyo, dans le viseur de l’Australie-Méridionale. (Andreas Häuslbetz/Getty Images)
Publié le 01/09/2025 à 13h00

Les petits récipients remplis de sauce soja sucrée ou salée – pour les palais raffinés –, donnés habituellement lors d’une commande de sushis à emporter, sont désormais interdits dans un Etat australien, a rapporté dimanche The Guardian. Plus largement, la loi votée en 2020, et entrée en vigueur ce lundi 1er septembre vise à bannir la production de plastique à usage unique.

Les boîtes en forme de poisson, appelées shoyu-tai au Japon (sauce soja poisson) et commercialisées par la société Asahi Sogyo un peu partout dans le monde, étaient dans le viseur du gouvernement de l’Australie-Méridionale. La raison ? Selon la ministre de l’Environnement, Susan Close, «la petite taille» de ces contenants de moins de 10 ml, vidés en un rien de temps, «implique qu’ils sont facilement lâchés, emportés par le vent ou dans les égouts.» Résultat, ils finissent par être un «élément fréquent des déchets sur les plages et dans les rues».

Pour l’écologiste marine à l’université d’Adélaïde Nina Wootton, la dangerosité de ce produit s’explique justement par sa forme amusante. Les poissons sushi en plastique peuvent être confondus par la vie marine avec de la nourriture. «S’il n’a pas encore été décomposé en microplastiques et qu’il flotte sous sa forme entière, alors d’autres organismes qui mangent des poissons de cette taille pourraient penser qu’il s’agit d’un poisson et le manger», explicite l’écologiste.

«Lois fortes»

Les couverts et emballages alimentaires en polystyrène expansé (PSE) en tout genre (bols, assiettes etc.) ne devront également plus être ni produits ni vendus dans l’Etat d’Australie-Méridionale. Si, en France, ces boîtes sont utilisées pour y loger des kebabs ou des plats préparés, en Australie, ce sont les nouilles instantanées préemballées qui sont conservées dans les PSE, rapporte le média britannique. La ministre espère que les restaurateurs trouveront «des solutions en vrac ou rechargeables».

Un «petit pas important vers la réduction de la pollution plastique», salue Cip Hamilton, responsable de campagne à l’Australian Marine Conservation Society. Même si la militante rappelle qu’«il est important que les gouvernements commencent à envisager de réduire et d’éliminer les plastiques problématiques». Pour ça, il faut «des lois fortes qui réduisent la production et la consommation de plastique et tiennent les entreprises responsables des produits qu’elles placent sur les étagères, sans quoi la vie marine et les côtes australiennes continueront de souffrir sous des montagnes de pollution plastique.» Pour l’heure, la toute nouvelle législation ne prévoit aucune restriction quant aux sachets en plastique.