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Le Libé des animaux

En Méditerranée, la grande nacre disparaît : «Petit à petit, elles sont toutes mortes»

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Espèce emblématique de la faune aquatique de la région, l’énorme coquillage est en danger d’extinction. Victime d’abord de la surpêche, puis d’un parasite qui pourrait bien lui être fatal.
Une grande nacre dans une réserve monégasque, en 2011. (JEAN-MICHEL MILLE/Biosphoto via AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 8 décembre 2023 à 7h47

Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.

Ni écailles de sirène ni tentacules de kraken : la grande nacre de Méditerranée n’est pas une créature imaginaire, mais son histoire ressemble à une légende. Ceux qui l’ont déjà croisée multiplient les superlatifs : «le plus grand bivalve du monde», «le plus gros des coquillages», «le plus impressionnant». Le biologiste marin Nardo Vicente se souvient de sa première rencontre («en apnée») avec «cette espèce emblématique» : «Tout est parti de là.» Eric Dulière, président d’un club d’archéologie marine à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et descendant de pêcheurs, garde lui en mémoire cette boîte mystérieuse dans laquelle son grand-père conservait «de petites perles comme des têtes d’épingles», cueillies au creux de sa coquille. Des histoires qui tiennent autant du récit que du souvenir : la grande nacre de Méditerranée a presque disparu. Pinna nobilis, coquillage endémique de la Méditerranée, est désormais en danger critique d’extinction, inscrite sur la liste rouge des espèces menacées.

«Tout à coup, je vois une énorme moule»