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Ni écailles de sirène ni tentacules de kraken : la grande nacre de Méditerranée n’est pas une créature imaginaire, mais son histoire ressemble à une légende. Ceux qui l’ont déjà croisée multiplient les superlatifs : «le plus grand bivalve du monde», «le plus gros des coquillages», «le plus impressionnant». Le biologiste marin Nardo Vicente se souvient de sa première rencontre («en apnée») avec «cette espèce emblématique» : «Tout est parti de là.» Eric Dulière, président d’un club d’archéologie marine à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et descendant de pêcheurs, garde lui en mémoire cette boîte mystérieuse dans laquelle son grand-père conservait «de petites perles comme des têtes d’épingles», cueillies au creux de sa coquille. Des histoires qui tiennent autant du récit que du souvenir : la grande nacre de Méditerranée a presque disparu. Pinna nobilis, coquillage endémique de la Méditerranée, est désormais en danger critique d’extinction, inscrite sur la liste rouge des espèces menacées.
«Tout à coup, je vois une énorme moule»