La montre de plongée est enroulée dans le filet. C’est en voulant «dépiauter» un rocher prisonnier des mailles plastiques que le poignet de Jean Simon s’est emmêlé. «J’ai essayé de couper et je me suis accroché, débriefe ce plongeur de l’association Palana Environnement, une fois remonté à la surface. Je comprends pourquoi les poissons se font piéger. Ça fait parfaitement le job.» A la dérive, abandonnés ou cassés, ces filets fantômes deviennent des déchets dangereux. Un piège pour la faune marine, une pollution pour l’eau. L’association Palana Environnement libère les fonds marins de ces engins de pêche. Ce vendredi d’automne dans la rade de Saint-Tropez (Var), un vieux filet sort de l’eau.
Ces trames quadrillées sont invisibles à la surface. Mais elles constituent les macrodéchets les plus fréquents en profondeur. Selon une étude publiée en octobre 2022 dans la revue scientifique Science Advances, 2 % des engins de pêche «sont perdus dans l’océan chaque année». Les comparaisons font tourner la tête. Avec les 77 000 km² de filets à la dérive dans le monde, on pourrait recouvrir la République tchèque. Avec les 739 000 km de lignes de palangre errante (fil équipé d’hameçons), on pourrait presque toucher la Lune et revenir sur Terre. «Aux Açores, 100&nbs