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Le Libé des écrivains

Environnement : il faut retrouver les forêts, par Audrée Wilhelmy

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A l’heure de l’éco-anxiété et des incendies de plus en plus ravageurs, l’écrivaine québécoise encourage à renouer avec les territoires.

Au Québec, en 2023. (Geneviève Poirier/AFP)
Par
Audrée Wilhelmy
Publié le 11/04/2024 à 17h14

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 12, 13 et 14 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour un numéro exceptionnel et un supplément de 8 pages spécial Québec. Hervé Le Tellier et Dany Laferrière sont les rédacteurs en chef de cette 17e édition du Libé des écrivains. Retrouvez tous les articles ici.

Ouvre les fenêtres sur l’aube qui doit encore se déplier. Ecoute les chants de ma campagne. Les oies passent en escadres au-dessus de la maison. Elles se déposent chaque année par rondes de dix, vingt, cent milles, reprennent leurs forces migratoires et nourrissent les champs de leurs fientes avant de poursuivre leur avancée. Cette fois elles s’arrêtent moins nombreuses, ne restent pas. Les chaumes habituellement inondés par la fonte des neiges en mars, en avril, ne sont pas même boueux cette année. L’environnement est hostile aux migrateurs. Peu de neige, un hiver sec.

Des voix rompent le poème du petit jour. Michèle Fleury, météorologue pour Environnement et Changement climatique Canada explique : «Lorsqu’on combine tous les types de précipitations, on obtient un total de 28,4 mm de précipitations à Québec – en février – comparativement à une normale de 74,5 mm, une quantité d’eau qui représente donc 38 % de la normale.»

Ce qu’elle dit s’observe de manière tangible, le long de la route entre Québec et Montréal : des marais naissent cha