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Reportage

Face aux attaques de loups, les protecteurs de troupeaux veillent dans le Haut-Doubs

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La biodiversitédossier
Armés d’une lampe frontale et d’un casse-dalle, des bénévoles se relaient pour garder un œil sur les veaux menacés par les loups dans le massif du Jura. Une solution pour faire vivre la cohabitation pacifique avec le prédateur.
A l'aide d'une puissante lampe torche, Hervé Perrin surveille le troupeau de dix veaux et peut s'en servir pour éblouir les loups en cas d'attaque. à Reculfoz, dans le Doubs, le 21 octobre 2024. (Raphaël Helle/Libération)
par Coppélia Piccolo, envoyée spéciale dans le Doubs
publié le 26 octobre 2024 à 11h38

Les derniers rayons du soleil de cette journée d’octobre disparaissent derrière les sommets du massif du Jura et s’éteignent côté suisse. Le troupeau de dix veaux qui pâture à flanc de colline à Reculfoz (Doubs) n’est plus qu’un amas de formes grises. Au crépuscule, sous le tintement des cloches en cuivre, deux voitures apparaissent soudain à l’autre bout du champ. Les portières claquent. Deux lampes frontales s’allument. Les couches de vêtements s’empilent. Sur une grosse pierre, Hervé Perrin, retraité de 64 ans, appose le pain et la cancoillotte. «Le plus important, c’est de casser la croûte avant que les choses sérieuses ne commencent», sourit-il. Il replace son pendentif en forme de tête de loup au centre de sa chaîne.

Sur une chaise de camping installée à quelques mètres, son binôme du jour, Laurent Boissenin, de deux ans son aîné, acquiesce. Jusqu’au petit matin, le duo de bénévoles de l’association Vigie Jura – qui souhaite faciliter la coexistence entre grands prédateurs et activités humaines«aura le troupeau entre ses mains», explique le second retraité. «Il y a dix veaux le soir, il faut en rendre dix le matin.» Pendant toute la n