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Hécatombe

Finistère : après un échouage massif de poissons, l’ONG Sea Shepherd porte plainte contre X

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Des centaines de milliers de sardines et de chinchards ont été retrouvées sur plusieurs plages du Finistère. Si les autorités misent sur une cause naturelle, Sea Shepherd évoque un risque de rejets illégaux des bateaux de pêche.
Des milliers de sardines échouées sur la plage de Pentrez ce mercredi (capture d'écran vidéo). (Capture d'écran Twitter @Seashepherd)
publié le 11 janvier 2023 à 16h24

Une hécatombe. En Bretagne, des milliers de poissons ont été découverts mardi matin, échoués sur plusieurs plages de la baie de Douarnenez, dans le Finistère. Ce sont des promeneurs qui ont fait cette macabre découverte : des centaines de milliers de sardines et de chinchards, répandues à perte de vue sur le sable des plages de Pors ar Vag, Lestrevet et Pentrez, situées dans les communes de Plomodiern et de Saint-Nic, rapporte Ouest-France. L’échouage s’étend sur plus de 3 kilomètres. Face à l’ampleur du phénomène, le parc naturel marin d’Iroise, ainsi que la gendarmerie et les douanes, ont été mobilisés.

Un potentiel échouage naturel, lié aux vents forts

L’ONG Sea Shepherd, elle, a porté plainte contre X et déplore une probable cause humaine. «On soupçonne un rejet en mer, un processus totalement illégal qui arrive pourtant fréquemment sur des poissons à faible valeur commerciale», affirme à Libération Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. «On sait qu’il y a eu une grosse activité de pêche par des bolincheurs [bateaux de pêche ciblant les mêmes espèces de poissons échoués, ndlr], le week-end dernier dans la baie», poursuit-elle. Selon Lamya Essemlali, il est aisé de savoir quels bateaux étaient en opération dans la zone. «Aux autorités de faire une enquête sérieuse pour déterminer s’il y a eu un rejet volontaire ou si cet échouage est lié à une cause naturelle, ce qui n’est pas complètement exclu.»

En effet, les autorités maritimes misent sur un échouage naturel, lié aux vents forts de ces derniers jours, rapporte encore Ouest-France. La fraicheur des poissons, peu ou pas abîmés, ainsi que la présence de méduses ultra-urticantes alimentent cette théorie.

Côté Sea Shepherd, on se méfie des «conclusions hâtives». «Il faut avoir un peu de mémoire sur les échouages : il y a encore très peu de temps, on disait que c’était les tempêtes qui étaient la cause des échouages de dauphins. On souhaite seulement éviter des conclusions hâtives qui excluent d’office la pratique illégale des rejets.» Si aucune opération de ramassage n’est prévue, le maire de Plomodiern, Joël Blaize, compte sur les prochaines marées pour que les poissons repartent naturellement à la mer. «On pourra prendre un arrêté pour raison sanitaire si on nous le demande, explique-t-il à Ouest-France. Mais on n’a pas les moyens de mettre des agents.»