Une hécatombe. En Bretagne, des milliers de poissons ont été découverts mardi matin, échoués sur plusieurs plages de la baie de Douarnenez, dans le Finistère. Ce sont des promeneurs qui ont fait cette macabre découverte : des centaines de milliers de sardines et de chinchards, répandues à perte de vue sur le sable des plages de Pors ar Vag, Lestrevet et Pentrez, situées dans les communes de Plomodiern et de Saint-Nic, rapporte Ouest-France. L’échouage s’étend sur plus de 3 kilomètres. Face à l’ampleur du phénomène, le parc naturel marin d’Iroise, ainsi que la gendarmerie et les douanes, ont été mobilisés.
Un potentiel échouage naturel, lié aux vents forts
L’ONG Sea Shepherd, elle, a porté plainte contre X et déplore une probable cause humaine. «On soupçonne un rejet en mer, un processus totalement illégal qui arrive pourtant fréquemment sur des poissons à faible valeur commerciale», affirme à Libération Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. «On sait qu’il y a eu une grosse activité de pêche par des bolincheurs [bateaux de pêche ciblant les mêmes espèces de poissons échoués, ndlr], le week-end dernier dans la baie», poursuit-elle. Selon Lamya Essemlali, il est aisé de savoir quels bateaux étaient en opération dans la zone. «Aux autorités de faire une enquête sérieuse pour déterminer s’il y a eu un rejet volontaire ou si cet échouage est lié à une cause naturelle, ce qui n’est pas complètement exclu.»
Nous déposons plainte contre X pour suspicion de rejets en mer. A noter qu’il s’agit là de milliers d’individus, d’animaux et non de « tonnes » de marchandise. Cessons de consider l’océan comme lieu de stockage ! C’est un milieu vivant. https://t.co/eQj3qrWT8v
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) January 11, 2023
En effet, les autorités maritimes misent sur un échouage naturel, lié aux vents forts de ces derniers jours, rapporte encore Ouest-France. La fraicheur des poissons, peu ou pas abîmés, ainsi que la présence de méduses ultra-urticantes alimentent cette théorie.
Côté Sea Shepherd, on se méfie des «conclusions hâtives». «Il faut avoir un peu de mémoire sur les échouages : il y a encore très peu de temps, on disait que c’était les tempêtes qui étaient la cause des échouages de dauphins. On souhaite seulement éviter des conclusions hâtives qui excluent d’office la pratique illégale des rejets.» Si aucune opération de ramassage n’est prévue, le maire de Plomodiern, Joël Blaize, compte sur les prochaines marées pour que les poissons repartent naturellement à la mer. «On pourra prendre un arrêté pour raison sanitaire si on nous le demande, explique-t-il à Ouest-France. Mais on n’a pas les moyens de mettre des agents.»