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Reportage

Forêts, mangroves, makis… A Mayotte, la biodiversité ravagée par Chido entame sa longue reconstruction

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Cyclone Chidodossier
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Les écosystèmes de l’archipel ont été largement détruits mi-décembre par le cyclone. Aujourd’hui, les stigmates de la catastrophe sont encore nombreux mais la nature est résiliente.
Dans le nord de Grande-Terre, la mangrove de Dzoumogné affiche les stigmates du cyclone. (David Lemor/Libération)
publié le 1er février 2025 à 14h00

Le long de la route départementale entre Combani et Tsingoni, sur Grande-Terre à Mayotte, les voitures filent par vagues à toute bombe. Entre deux passages, un petit groupe de makis déboule. Un, deux, trois, quatre, cinq… Ils traversent le bitume à la hâte, en file indienne, la queue en l’air. A peine deux secondes s’écoulent entre l’arrivée du dernier et le passage d’un nouveau véhicule. Tous sont sains et saufs. Il s’en est fallu d’un rien.

Depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre, les petits lémuriens aux grands yeux orange sont en souffrance. Apercevoir des cadavres de makis sur les bords des routes est devenu habituel. Il n’est plus rare non plus de les voir se balader dans les villes, fouiller dans les poubelles et se rapprocher des habitations. «Les temps sont durs pour les makis, souffle Laurent, un agriculteur du centre de Grande-Terre, en en voyant un se balader seul, visiblement apeuré, sur un fil électrique de son exploitation. D’habitude, je ne les aime pas parce qu’ils viennent manger mes fruits. Mais là j’ai vraiment pitié. Depuis le cyclone on en voit plein qui sont tout seuls quand on les croisait toujours en bande avant. Ils ont