Menu
Libération
Disparition

Hvaldimir, le béluga soupçonné d’être un espion russe, est mort

Repéré en 2019 au large de la Norvège et suspecté d’avoir été entraîné par la Russie, le cétacé a été retrouvé mort samedi 31 août. On ignore encore les causes de son décès.
Le béluga Hvaldimir dans le port de Hammerfest, en Norvège, en 2019. (Ein Dahmer C.C)
publié le 1er septembre 2024 à 15h47

La légende de Hvaldimir a pris fin. Le béluga, que certains pensaient être un espion russe, a été retrouvé mort samedi 31 août par l’ONG Marine Mind, qui le suivait depuis plusieurs années. Le fondateur de l’ONG en question, Sébastien Strand, a repéré le corps sans vie du cétacé en train de flotter près de Risavika, un port dans le sud-ouest de la Norvège, dans l’après-midi de samedi, rapporte le New York Times.

A ce stade, la cause de sa mort n’est pas connue. Selon les derniers rapports remontant à la veille de sa mort, il semblait en bonne santé. Des traces pouvant avoir été faites par des oiseaux ou des animaux marins ont été remarquées sur le cadavre du béluga. «Nous avons le cœur brisé», a réagi Sébastien Strand, assurant que Hvaldimir avait «touché le cœur de milliers de personnes rien qu’en Norvège». Marine Mind travaille à ce que le corps du béluga soit transféré dans un établissement permettant de le préserver assez longtemps pour que la cause de sa mort soit déterminée.

Béluga suspect

Hvaldimir n’était pas n’importe quel béluga. Le cétacé, qui faisait, selon des estimations, 4 mètres et plus de 1 200 kilos, fascinait le grand public. Il avait été repéré par des pêcheurs en 2019 au large de l’île d’Ingoya, au nord de la Norvège. A l’époque, son look avait intrigué : le béluga portait un harnais autour de la tête avec l’inscription «Equipment St Petersburg», un dispositif susceptible d’accueillir une caméra.

Le cétacé a alors suscité un vif intérêt chez les journalistes, mais aussi auprès des services de renseignement norvégiens, qui se sont mis à enquêter sur sa provenance. Des enclos ont finalement été repérés près de la ville russe de Mourmansk, dans lesquels étaient maintenus en captivité des dauphins, des bélugas et des phoques, pour des raisons inconnues. Les autorités norvégiennes en avaient conclu que Hvaldimir était… un animal espion entraîné par la Russie. Ce que le pays n’a jamais confirmé.

Sébastien Strand, de Marine Mind, souligne que le béluga semble avoir «été en captivité la majorité de sa vie». Ceux qui ont croisé Hvaldimir ont d’ailleurs remarqué qu’il était très habitué à la présence humaine et qu’il semblait être domestiqué. Sur Internet, de nombreuses vidéos le montrent en train d’interagir avec des pêcheurs ou même des touristes.

Malgré les soupçons qui pesaient sur l’animal, Hvaldimir avait été laissé en liberté. Son prénom, lui, n’a pas été choisi au hasard. Il est un mélange de hval, la traduction norvégienne de «baleine», et du nom Vladimir, pour le président Vladimir Poutine.